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 Les énigmes des Mondes Mystérieux

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Lereniel

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MessageSujet: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 14:37

Bon... Euh... C'est la toute première fois que je poste une histoire originale et pas une fanfiction. Seulement, il faut que je la remanie, parce qu'elle ressemble beaucoup trop à "Labyrinthe", le film de Jim Henson. M'enfin, en attendant, les avis des lecteurs seront toujours utiles ! ^^ Et puis, ca me poussera peut être à la finir, moi qui ait honteusement décidé de faie une looooonnnnguue pause alors que j'en étais à la fin... ahem ! Shocked 

Elenor, rêveuse invétérée, mène une vie monotone, partagée entre une mère absente, un petit demi-frère dont elle doit s'occuper constamment et une meilleure amie complètement timbrée. Pas vraiment le genre de choses auxquelles elle aspire, mais c'est tout ce qu'elle a... A part pour ces mystérieuses ombres qui la suivent depuis sa plus tendre enfance, la jeune fille n'a rien à envier à la plus normale des personnes.
 Mais un soir, tout bascule. Le tonnerre gronde, l'orage se déchaine, et au milieu du chaos soudain, son petit frère de deux ans disparait, tandis qu'un être étrange et définitivement pas humain fait une terrible proposition à Elenor...
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Lia
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 14:42

Ca a l'air intéressent! J'ai hâte de la lire.
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Lereniel

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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 14:43

Chapitre 1


- Aïeuh ! Mais arrête de me tirer les cheveux, Laura ! Ca va, j’ai compris !
- Allez ! Sinon, il n’y aura plus rien ! Magne !
- Oui, bon, j’avais compris !
 Elenor tira de son coté pour libérer sa longue mèche de cheveux noirs de la robuste poigne de son amie Laura. Il faut dire que ca avait le chic de surprendre ceux qui ne la connaissaient pas bien : Laura était fine comme une anguille, sans le moindre muscle apparent, bien qu’elle soit très jolie, mais possédait en réalité une force hors du commun.
 Enfin, surtout au moment des soldes.
 Elenor réussit finalement à ne pas se faire scalper, mais manqua l’écartèlement lorsque la fine blonde lui crocheta le bras pour l’entraîner dans la plus proche boutique de vêtements visible à la ronde. Et apparemment, elles n’étaient pas les seules à être intéressées.
 Pour la énième fois de la journée, la jeune fille brune leva les yeux au ciel en se demandant pourquoi, ô grand pourquoi, il fallait que ce fichu bal du lycée tombe au moment des soldes. Les profs devaient bien être au courant de la frénésie qui s’emparait des filles, à cette – heureusement courte – époque de l’année ! C’était la ruée vers les magasins pour parfaire sa garde robe et trouver LA tenue qui allait vous octroyer le titre tant convoité de « roi et reine du bal » !
 Pff !
 Surtout, Elenor se demandait comment elle avait pu accepter d’accompagner Laura lors du premier jour des soldes, elle qui avait horreur des moments comme celui-ci. En plus pour Laura ! Que personne ne se trompe : Elenor adorait sincèrement son amie, mais Laura avait la fâcheuse tendance à être en première ligne lorsqu’on parlait de vêtements ou des derniers potins. Elle adorait ça, toujours à l’affût de la moindre information sur les célébrités et la mode, alors qu’Elenor, au contraire, était beaucoup plus portée sur l’imagination et l’histoire, la féerie et les costumes parfois farfelus. Bien sur, elle ne s’habillait pas ainsi, n’aimant pas trop attirer l’attention sur elle, mais elle aimait apprécier les bonnes choses, du moins à son goût, ce qui entraînait souvent des discussions polémiques avec Laura, enfin, plutôt des discours ou des monologues, Elenor se contentant d’écouter la blonde d’une oreille distraite.
 Mais dans ce cas, comment, au nom de toutes les dents de fées de ce monde, avait-elle fait pour se retrouver ici, à l’ouverture des soldes, avec Laura ? Elle fuyait ça comme la peste, d’habitude, et prétextait toujours quelque chose à faire ou un mal de crâne subit chaque fois que son amie revenait sur le sujet en insistant pour qu’elle l’accompagne, arguant qu’elle avait sérieusement besoin de vêtements plus classes.
 Refoulant ces pensées quelques peu énervantes, Elenor se fraya tant bien que mal un chemin au milieu des corps gigotant et frétillants de filles qui faisait la queue pendant trois plombes pour essayer des articles et tenta de retrouver Laura au milieu de cette cohue. Malheureusement, les blondes et fines filles ne manquaient pas, ici, et Elenor faillit plusieurs fois interpeller quelqu’un d’autre par erreur.
 Soufflant son exaspération, la jeune fille brune finit par se réfugier dans un rayon moins fréquenté (celui des culottes de grand-mère… On se demande pourquoi !) pour pouvoir reprendre un peu d’air avant de repartir en apnée à la recherche de Laura, perdue dans ce que cette dernière considérait comme la caverne d’Ali Baba.  
 Appuyée contre l’étagère en métal, Elenor rajusta sa veste en essayant de remettre un peu d’ordre dans son épaisse chevelure noire – qu’elle n’avait malheureusement pas eu le temps de tresser, cet après midi, puisque Laura l’avait littéralement tirée de sa chaise de classe pour la forcer à sauter dans le premier bus disponible avant de l’entraîner vers ce lieu horrible – qui lui couvrait les épaules jusqu’aux omoplates. Puis elle sentit un gargouillement provenir de son estomac vide et grimaça. Pourquoi fallait-il que Laura devienne folle en cette période au point de l’empêcher d’avaler ne serait-ce qu’un morceau de pain au gouter ? Elle était sure que sa mère devait la forcer à manger quelque chose, sans quoi elle n’avalerait sûrement rien, soit pour pouvoir rentrer dans tout ce qu’elle voulait essayer, soit parce qu’elle oubliait, tout simplement.
 Espérant faire taire son malheureux ventre vide, Elenor posa une main dessus et tendit le cou pour essayer d’apercevoir Laura dans le chaos ambiant.
 Peine perdue.
 Mais autre chose détourna l’attention d’Elenor… et la fit sursauter.
 L’un des présentoirs portant des chemises qui avaient l’air monstrueusement vieilles venait de basculer complètement, faisant tomber tout son contenu sur le sol carrelé, les tringles claquant contre le faux bois. Figée, Elenor se crispa lorsque l’étagère parut suivre le mouvement, avant de s’arrêter, comme bloquée par quelque chose qui n’existait pas.
 Et Elenor crut halluciner lorsqu’elle se remit à sa place, alors que son angle de chute était supérieur à son point d’équilibre, elle l’aurait juré…
 Comme elle aurait juré qu’elle avait tout simplement été repoussée contre le mur. Par quelque chose d’invisible.
 Stupéfaite, la jeune fille se pencha pour voir si un ressort ou un fil qu’elle n’avait pas remarqué s’y trouvait, mais rien. Les pistons qui retenaient l’objet au mur avaient même sauté, éparpillés par terre comme les cailloux du petit Poucet. Alors qu’elle se retournait pour voir jusqu’où les dégâts s’étendaient, Elenor vit une petite silhouette s’enfuir au coin du rayon, si vite qu’elle faillit ne pas la remarquer.
- Eh ! Attends ! , cria-t-elle en se lançant à sa poursuite.
 Etait-ce une souris ? Non, c’était plus gros… Un rat ? L’idée la fit grimacer légèrement. Avec les serpents, elle détestait franchement les rats depuis qu’elle était tombée dans une bouche d’égout, toute petite.
 La créature était en tout cas plus petite qu’un humain normal… et également plus rapide ! Elenor, glissant souvent sur le sol en plastique à cause de ses baskets, faillit se casser la figure et la perdre à plusieurs reprises, mais elle n’hésitait pas à pousser les gens devant elle, ignorant les protestations et les jurons étouffés tandis que certaines de ses victimes accidentelles tombaient par terre comme des quilles fauchées par une boule de bowling.
 Du coin de l’œil, elle aperçut l’ombre qui se faufilait derrière une porte ou le mot « privé » était inscrit en lettres rouges. Ignorant l’avertissement, Elenor le suivit, ouvrant brusquement la porte et s’engouffrant dans le couloir beaucoup moins accueillant avec ses caisses de produits à vendre abandonnés sur les cotés et les néons froids qui éclairaient les lieux.
 Malgré tout, elle voyait un peu mieux ce qu’elle poursuivait à présent. C’était petit, indéniablement, mais également vêtu d’une sorte d’armure en fer noir… et arborant une couleur de peau verte !
 Ce n’était pas possible ! Elenor crut qu’un jeu de lumière lui avait fait voir quelque chose d’imaginé, mais elle continua à poursuivre cette étrange créature à travers un dédale de couloirs qui se ressemblaient tous les uns les autres. Cependant, elle commençait à fatiguer sérieusement. Elle n’avait jamais été d’une endurance exceptionnelle et cette course était en train de l’achever.
 Puisant dans ses dernières forces, elle accéléra et parvint presque à rattraper sa cible… juste avant de manquer se prendre une porte en métal en pleine figure !
 Secouant la tête, la jeune fille contourna cet obstacle soudain… et sortit à l’air libre. Le vent d’automne s’emmêla dans ses cheveux noirs tandis qu’elle tournait sur elle-même. Elle jura. La créature en avait profité pour disparaître, et seuls restaient des cartons vides et des poubelles nauséabondes.
 Les sourcils froncés, Elenor s’approcha de ces dernières en se bouchant le nez face à l’odeur. Ils mangeaient du poisson tous les jours, les propriétaires du magasin ou quoi ?
 Mais elle avait vu l’un des sacs bouger…
 Elenor tendit la main, prête à attraper le plastique noir qui luisait d’une pellicule grasse sous le soleil froid d’automne… et faillit lâcher un cri de terreur.
 Quelqu’un l’avait attrapée par la peau du cou.
 Mais ce n’était que le gardien, qui avait l’air essoufflé et de fort mauvaise humeur, tout rouge et suant, soufflant comme un bœuf au point qu’on aurait cru qu’il allait cracher ses poumons. La jeune fille se rendit compte qu’il l’avait poursuivie à travers tout le magasin… sans qu’elle s’en aperçoive !
 Quelle idiote !
- Vous avez fini de prendre ce magasin pour une piste de course, mademoiselle ? , grogna-t-il en la secouant comme on gronderait un chien fautif, Vous méritez sincèrement que j’appelle la police ! Le trois quart des clientes sont en train de hurler qu’on a voulu les assassiner !
 Elenor se mordit la langue et rentra tant bien que mal la tête dans les épaules, tant pour se libérer que pour échapper au courroux de ce géant.
- Je… Je suis désolée, tenta-t-elle de se justifier,… Mais il y avait un…
- Peu importe ! , coupa-t-il, J’en ai marre de passer pour le guignol de service ! J’appelle les flics !
 Elenor déglutit nerveusement, mais une voix étonnée coupa le gardien dans son élan de colère.
- El ? Mais… C’est toi qui as poussé tout le monde ? Mais enfin qu’est ce qui se passe ?
 Elenor aurait du se douter que Laura ne resterait pas sans rien faire en voyant la pagaille qu’elle avait mis dans le magasin. Elle était bien trop concierge pour ça ! Mais elle devait être sincèrement étonnée de voir que la responsable n’était autre que son amie… Non, parce que d’habitude, Elenor avait plutôt une réputation de fille qui ne cherche pas les ennuis…
 Mais un des points qu’Elenor adorait chez Laura, c’était la fidélité dont elle faisait souvent preuve pour ceux qu’elle appréciait.
- Oh ! Si ! Attendez ! , s’écria-t-elle en s’élançant vers la jeune fille et le gardien.
 Elle posa une main apaisante sur l’énorme bras du colosse qui commençait à étouffer la jeune fille brune.
- Lâchez là, s’il vous plait, souffla-t-elle en prenant un air angélique dont elle avait le secret, Elle a quelques problèmes dans sa tête, parfois… Je suis sure qu’elle est aussi désolée que moi des ennuis qu’elle a causés, mais elle a échappé à ma surveillance et… Enfin, vous connaissez la suite !
 Le gardien eut un léger rougissement qui lui valut un regard incrédule de la part d’Elenor. Comment faisait Laura pour parvenir à de tels résultats avec les hommes ? C’était fou !
 Finalement, le mastodonte relâcha la brune en lui lançant un dernier regard d’avertissement.
- Ca va pour cette fois… Mais surveillez la mieux, la prochaine fois, mademoiselle ! On ne sait jamais, vous pourriez tomber sur moins tolérant que moi !...
 Tolérant ? Lui ? Il était vraiment sérieux ou il le faisait exprès ? Et puis c’était quoi cette excuse de « problèmes dans sa tête » ? Elenor se promit que Laura n’en réchapperait pas aussi facilement, une fois qu’elles seraient seules !
 Puis il leur ouvrit la porte grillagée qui donnait sur la rue derrière le magasin.
- Passez par ici, je doute que les clientes seront contentes de vous revoir…
 Le remerciant chaudement, Laura attrapa Elenor par le bras et l’entraîna dans la rue avec un grand sourire forcé. Elenor se laissa faire, sans remarquer les petits yeux jaunes et globuleux, réfugiés dans l’obscurité de quelque hauteur du bâtiment, qui les fixaient en clignant avec vivacité…
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 14:53

Ton histoire est superbe! Mieux que la mienne en tout cas...
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 14:55

Oh, non ! La tienne est courte dans ses chapitres, mais elle a le mérite d'être bien originale ! ^^
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 15:02

Bah comme je l'ai dit au début, c'est une histoire qui a vue le jour sur l'application mémo de mon téléphone et ca bloque a 500 caractère c'est pas beaucoup.
Autre chose qui n'a aucun rapport: le smiley de ta signature est raté
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 15:04

J'ai constaté, aussi... - -'
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MessageSujet: Chapitre 2   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 30 Juil - 15:42

Chapitre 2


- Mais enfin, Elenor ! A quoi tu pensais en foutant un bordel pareil ? Maintenant, tu ne pourras plus jamais rentrer dans ce magasin ! Du moins, pas toute seule !
 Quelques minutes après qu’elles soient sorties, la pluie s’était mise à tomber avec violence, les arrosant copieusement et dégradant encore leur humeur, puisqu’elles n’avaient pas emporté de parapluie. Réfugiées sous un abribus en attendant le car, Elenor subissait les foudres de la jeune fille blonde sans vraiment l’écouter, fixant les rayons de pluie qui tombaient à la verticale comme des hallebardes, les mains dans les poches et l’air renfrogné.
 Laura continuait son monologue en levant régulièrement les bras au ciel, comme pour prendre ce dernier à témoin de sa colère.
- Puis je ne pourrais plus jamais mettre les pieds dans ce magasin, non plus ! Ma réputation y est finie !
 Elenor tourna la tête vers le grand panneau publicitaire horripilant et agressif qui présentait une nouvelle voiture sur laquelle était assise une femme presque nue qui prenait la pose en faisant une œillade trop appuyée pour être vraie. Une réputation est-elle si importante ?
- Et tu verras que… Tu m’écoutes, oui ?
- Hein ?
- Franchement, c’est la dernière fois que je te sauve la mise, grinça Laura en croisant les bras.
 Le silence retomba entre elles, seulement troublé par le ronronnement des voitures et le bruit des flaques brisées lorsque l’une d’entre elles roulait dedans.
- Mais pourquoi tu t’es mise à courir à courir comme une dératée, comme ça ? , demanda finalement Laura, trop curieuse pour faire la tête bien longtemps.
 Elenor haussa les sourcils en la regardant, puis ses épaules firent de même.
- J’avais vu un truc bizarre…
- Comme quoi ?
 Elenor aurait du se douter que Laura n’abandonnerait pas aussi facilement. Elle pouvait se montrer infernale tant qu’elle n’aurait pas toutes les réponses à ses questions. Omettant délibérément de lui décrire ce qu’elle avait pu percevoir de la créature (Laura ne la croirait jamais !), elle lui raconta alors comment elle avait failli se prendre une étagère et son contenu sur la figure, puis comment elle avait poursuivi ce qu’elle estimait être le responsable de cette chute… Pour finalement le perdre derrière le magasin.
- Alors… T’as juste poursuivi une bestiole ? , conclut Laura d’un ton incrédule.
- Ouais… Désolée pour ta réputation…
- Y’a intérêt ! , rétorqua-t-elle en se levant d’un bond, Bon, après, il y a d’autres magasins, alors ce n’est pas trop grave… Mais toi, t’es foutue si quelqu’un du lycée était là et t’a reconnue !
- Sincèrement ? Je m’en fiche un peu…, répondit Elenor.
- Tu ne devrais pas !
 Laura se rassit à nouveau et lui agrippa le bras avec un air d’excitation sur le visage.
- Parce que tu sais quoi ? J’ai appris que Kyle Jordan voulait t’inviter au bal !
 Elenor fixa la blonde avec un regard surpris. Kyle Jordan était l’un des garçons les plus en vue au lycée, l’un de ceux qui faisait craquer les filles et les rendait quasi hystériques quand il vous faisait une œillade appuyée. Kyle était dans la classe d’Elenor et de Laura, et c’était aussi le partenaire de la jeune brune pendant les cours de chimie.
 Mais, sincèrement, cette annonce ne faisait ni chaud ni froid à la jeune fille. Kyle avait beau être mignon, il n’avait vraiment que sa belle gueule à mettre en avant, allié à une conversation plate et des sujets d’intérêts tournant autour des filles les plus sexy, des belles voitures et du sport, sans compter que son quotient intellectuel ne dépassait pas celui d’un lapin sous amphétamines. Encore plus que de la laisser indifférente, le fait d’apprendre qu’il voulait l’accompagner à ce fichu bal surprenait Elenor, puisqu’elle n’avait jusque là jamais montré le moindre intérêt pour lui, et lui pour elle.
 Mais Laura était comme la majorité des filles du lycée : complètement gaga de ce type aux cheveux bruns et aux yeux « ténébreux comme une nuit shakespearienne », comme la plupart se plaisaient à le décrire. Le fait d’entendre un truc pareil devait la rendre folle.
- Comment tu sais ça, toi ? , demanda Elenor en fronçant les sourcils.
- Euh… En fait, je crois bien que le trois quart du lycée est au courant. Mais les autres filles ne veulent pas te le dire en espérant que c’est faux, tandis que moi… Je voulais te faire une surprise !
 Laura s’attendait-elle sincèrement à ce que cette nouvelle l’enchante ? Connaissant Kyle, il devait certainement s’agir d’un pari idiot, puisque Elenor était un peu considérée comme une fille, disons « hors normes »… La jeune fille leva les yeux au ciel en secouant la tête.
- Ecoute, tu pourras dire aux autres filles que je n’ai pas l’intention d’aller à ce bal, et encore moins avec Jordan… Il ne m’intéresse absolument pas et j’ai autre chose de prévu, ce soir là.
 Ce qui était vrai, en un sens, car Elenor avait prévu de se gaver de glace en regardant un bon film comme « Robin des Bois » ou « Dark Cristal », puisque sa mère ne serait sûrement pas là…
 Laura la regardait pourtant comme si elle venait de sortir le pire des jurons qui puisse exister.
- T’es pas sérieuse, là !
- Si.
- Mais c’est de Kyle Jordan dont on parle, enfin !
- C’est aussi d’un idiot qui se prend pour le nombril du monde dont on parle… Pourquoi toi tu n’y vas pas avec lui ?
 Laura rougit très légèrement, lui donnant l’air une pure jeune fille à qui on fait la cour avec une galanterie qui n’existe sans doute plus aujourd’hui.
- Eh bien, en fait… Moi j’y vais avec Xander, alors…
 Elenor lui fit les gros yeux.
- En gros, tu espérais qu’on allait y aller avec deux des garçons les plus en vue du lycée… Tu serais pas suicidaire sur les bords, toi ?
- Moins que toi…, marmonna Laura en regardant ailleurs, Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as, avec Kyle ?
- J’appelle pas ça de la chance, répondit Elenor en haussant à nouveau les épaules.
 Laura voulut répondre et ouvrait déjà la bouche lorsque le bus tourna au coin de la rue. Elenor en profita et alla se mouiller pour faire signe au véhicule qu’elles souhaitaient monter à bord.
 Une fois à l’intérieur, Elenor fixa Laura qui affichait toujours un air consterné, puis lâcha finalement :
- Tu sais très bien que je ne suis pas fan de Kyle, alors ce n’est pas la peine d’insister, Laura…
- Mais quand même… Kyle Jordan…
- Chacun ses goûts, ma vieille…
 Comme Laura ne paraissait pas convaincue, Elenor tenta de changer de sujet :
- Ecoute : demain, ma mère n’est pas là (on sentait le « encore » dans sa phrase), alors tu peux venir dormir à la maison, puisqu’on sera en week-end… Seulement, ne me parle plus du bal, s’il te plait…
 Laura la regarda quelques secondes avant de lâcher un sourire.
- Puisqu’il le faut… OK, on parlera pas du bal, chez toi ! , ajouta-t-elle en croisant le regard clair d’Elenor, j’apporterais des films si tu te charges du pop-corn, par contre !
- Vendu !




   Lorsque Elenor arriva chez elle, elle constata sans grande surprise que sa mère Julia n’était pas là. La voiture ne se trouvait pas dans le garage et la porte était fermée à clef.
  Fouillant dans sa poche pour trouver le trousseau qu’elle prenait toujours sur elle, Elenor se remit à penser à la créature qu’elle avait poursuivie dans le magasin. Elle n’était plus sure de rien. Avait-elle imaginé la forme qu’elle avait cru voir ou était-ce vraiment ça ? Après tout, ce n’était pas nouveau : son imagination était parfois un peu trop fertile au goût de son entourage. Par exemple, elle avait cru voir de minuscules personnages ailés à sa fenêtre lorsqu’elle était toute petite, et avait été persuadée que lorsqu’elle se baladait en forêt, enfant, les champignons ondulaient comme si quelque chose s’était tenu dessous. Mais à chaque fois qu’elle avait tenté de le prouver à quelqu’un, ca disparaissait aussi sûrement que s’il n’y avait rien eu du tout. D’abord, on avait ri de son imagination en disant les idioties habituelles : « quel esprit vif et foisonnant ! ». Mais le fait qu’à l’âge de douze ans, elle déclare encore avoir vu un petit être à la peau ressemblant à du cuir, aux longues oreilles pointues d’où sortaient des touffes de poil et aux grands yeux globuleux pendant le contrôle de géographie lui avait valu un allé simple chez la directrice qui avait appelé sa mère d’un ton scandalisé. Ce jour là, Elenor avait reçu la pire correction qu’on aurait jamais pu lui infliger, Julia étant furieuse d’avoir du aller la chercher à l’école alors qu’elle était « occupée ». Depuis, la jeune fille n’avait plus rien vu de particulier et surtout, n’en avais plus jamais parlé à personne, le souvenir des gifles et des paroles mordantes de sa mère lui revenant continuellement à l’esprit.
 « Grandis, Elenor ! Arrête de faire ton bébé ! »
 La jeune fille ferma les yeux pour essayer de chasser ce mauvais souvenir de son esprit, puis elle introduisit la clef dans la serrure et entra dans la maison silencieuse. Lâchant son sac de classe dans le vestibule, elle posa sa veste sur une chaise dans la cuisine et ouvrit le frigo en cherchant quelque chose à se mettre sous la dent.
 Peine perdue. Il ne restait presque rien, malgré les promesses de sa mère d’aller faire les courses dès que possible. Elenor grogna. Elle allait devoir s’y coller de nouveau.
 Enfin, c’était plus pour elle que pour sa mère qu’elle faisait les courses. Si Julia était tout le temps absente, c’était parce qu’elle passait son temps à fréquenter des hommes qu’Elenor n’avait pas le moins du monde envie de rencontrer. Depuis son divorce avec son père, la mère de la jeune fille menait une vie très dévergondée, changeant de petit ami à peu près toutes les semaines ou passant tout son temps au travail. Elle négligeait ainsi sa fille et son fils encore bébé, au père inconnu, qui passait la journée chez une nourrice, et qu’il considérait plus comme sa mère que celle qui l’avait mis au monde.
 Du coup, plus le temps passait, moins Elenor avait envie de parler avec elle. De plus, son père ne donnait plus aucune nouvelle depuis au moins trois ans…
 Quel magnifique portrait de famille !
 Poussant un soupir royal, Elenor réussit néanmoins à dénicher un morceau de pain et de fromage qu’elle avala en vitesse avant de monter s’enfermer dans sa chambre, qui était à peu près le seul sanctuaire qu’elle pouvait avoir dans cette maison, et même dans ce monde.
 Il est vrai qu’on changeait radicalement d’univers lorsqu’on y entrait : les murs étaient couverts de dessins de fées, de lutins et de gnomes, de photos de forêts grandioses et de souvenirs pris avec Laura et le seul autre ami que la jeune fille avait jamais eu : Alexis.
 Mais Alexis avait disparu de sa vie, lui aussi. Auparavant aussi proches que des frères et des sœurs, il avait déménagé à l’autre bout du pays et avait lui aussi fini par abandonner les contes de fées et les rêves pour devenir le modèle parfait de la personne terre à terre, uniquement préoccupée par la normalité de sa petite vie en société. Elenor le regrettait profondément, surtout en se rappelant les mots qu’il avait utilisé pour la décrire lors de leur dernière discussion… Mais elle n’avait pas envie d’y penser !
 La jeune fille s’étala sur son lit, au milieu de ses vieilles peluches, en fixant les teintes vertes et bleues du plafond de sa chambre. Elle arrivait encore à voir les courbes de l’imposant dragon que son père y avait dessiné, lorsqu’elle était tombée littéralement amoureuse du film « Cœur de dragon », toute petite. Son père, Daniel, était un maître dans l’art du dessin, et on aurait vraiment dit que la créature folklorique était prête à s’envoler… seulement, le temps commençait sérieusement à avoir raison de lui, faisant disparaître ses écailles et ses ailes, ses griffes et l’éclat de ses yeux… Et Elenor, bien qu’elle sache à peu près bien dessiner, n’osait pas tenter de le restaurer. Elle ne possédait pas le talent de son père et avait peur de faire encore plus de dégâts. Néanmoins, elle souhaitait vivement lui rendre sa splendeur originale, étant la seule chose qui lui restait de son père, à qui elle n’avait jamais vraiment pardonné son abandon, et économisait depuis longtemps pour pouvoir s’offrir les services d’un professionnel.
 Le pain et le fromage lui pesaient un peu sur l’estomac, mais Elenor passa outre la gêne et attrapa le livre posé au dessus de la pile de plus en plus imposante sur sa table de nuit pour s’y plonger, tentant, au moins le temps d’une lecture, d’oublier sa vie si morose…
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Lereniel

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MessageSujet: Chapitre 3   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeJeu 1 Aoû - 12:49

Chapitre 3


Conformément aux prédictions de Laura, Kyle vint la voir juste avant qu’ils n’aillent manger à la cantine, le lendemain. Rien qu’à le voir arriver avec son petit air supérieur sur le visage commença à énerver Elenor, qui avait mal dormi parce que son petit frère s’était réveillé en pleurant la nuit dernière et que sa mère n’avait même pas été foutue d’aller le consoler. Elle était par conséquent extrêmement fatiguée et n’avait certainement pas envie d’être polie.
  Elle se força pourtant à sourire, même si ledit sourire était un peu crispé, tandis que Kyle s’arrêtait devant elle en lui bloquant le passage, attirant sur lui le regard énamouré des filles qui passaient à coté et les regards noirs sur Elenor.
- Salut ! , lança-t-il d’un ton décontracté en enjoué.
- … On s’est vu, ce matin, en chimie, je te rappelle, répondit la jeune fille en retenant vaille que vaille son sourire.
 Du coin de l’œil, elle aperçut Laura qui lui faisait des petits signes de la main. Peut être espérait-elle être discrète, en tout cas, c’était pas gagné de ce coté là. Elenor n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle voulait lui dire. A voir son air excité, en tout cas, ce n’était pas pour lui dire qu’il y avait une triple portion de frites à la cantine, aujourd’hui…
- Ouais, je sais, mais je devais… mmh… Rassembler mon courage ! , déclara Kyle en haussant un sourcil en une attitude qui se voulait tentatrice, mais qui faillit déclencher un fou rire nerveux chez Elenor.
- Ah… Et pour quoi faire ? , demanda la jeune fille en se doutant bien de la réponse.
 Kyle fit comme si une poussière avait commis le crime de lèse majesté de se poser sur son épaule, puis plongea de nouveau son regard « ténébrissime » dans les yeux gris d’Elenor. Il semblait à cette dernière que tous, dans le couloir, s’était arrêté pour savoir ce qu’il allait lui demander.
- Alors… T’as quelqu’un en vue pour le bal ?
 Elenor prit un drôle d’air pour se retenir de lever les yeux au ciel. Autour d’eux, tous retinrent leur souffle, attendant sa réponse.
- … Non, pourquoi ?
 Elenor n’apprécia pas la lueur satisfaite dans les yeux noirs en face d’elle, mais elle ne dit rien, attendant la suite et connaissant la fin.
- Et bien, moi j’ai quelqu’un en vue. Je n’ai pas encore demandé, néanmoins…
 Attends, histoire de mettre les choses au clair. Il lui demandait ou il attendait que ce soit elle qui le fasse ? Parce que si la deuxième option était la bonne, il pouvait toujours courir !
- … Et ? , l’encouragea-t-elle à continuer.
 Kyle la fixa comme si elle ne comprenait rien, mais n’en dit pas plus, comme si le fait de lever le menton et de fermer les yeux d’un air satisfait suffisait à faire passer le message. Elenor préféra ne pas perdre davantage de temps…
 Lorsque Kyle rouvrit les yeux devant le silence prolongé, il n’y avait plus personne devant lui. Il se retourna d’une traite, pour voir Elenor tirer une Laura stupéfaite par son audace par le bras en direction de la cantine sous les regards éberlués des spectateurs.
- Eh ! Attends, Elenor !
 Elenor se tourna de nouveau vers lui en le regardant avec un faux air surpris.
- Qu’est ce qu’il y a ? La discussion n’était pas terminée ?
- Mmais… Mais je…
- Tu ?
 Elenor attendait qu’il sorte enfin sa fichue demande, parce qu’elle commençait à avoir un peu faim, quand même.
- Alors… Est-ce que tu veux venir avec moi au bal ? , déclara-t-il enfin en reprenant son air supérieur.
- Non.
- Alors je viendrais te chercher à… Quoi ?
 Elenor croisa les bras avec un air on ne peut plus sérieux sur le visage. Les cernes sous ses yeux trahissaient sa fatigue et son regard clair était plus explicite en matière d’agacement que tout mot au monde.
- Non. Je ne vais pas au bal.
 Kyle avait l’air d’avoir pris une enclume ET le marteau sur la tête, tandis que les filles autour d’eux la regardaient comme si elle était folle. Elenor leur opposa un regard neutre, mais son pied commença à taper sur le sol, tout doucement.
- Mais pourquoi ?
- Tu as besoin d’une raison pour que je n’aille pas au bal ? , demanda-t-elle en feignant l’étonnement face à sa question.
- Mais tu dois y aller ! Tu dois venir !
 Elle était presque sure que son insistance cachait effectivement un pari. Il devait risquer une petite somme, celui là…
 Elle secoua la tête.
- J’ai prévu autre chose. C’est tout. Maintenant, si ca ne te gêne pas, je voudrais aller manger.
 Puis elle fit demi-tour en le laissant planté là comme un parfait abruti.
- Tu… Tu sais que tu rates l’occasion de ta vie ? , balbutia Laura lorsqu’elles furent servies pour le déjeuner.
 Elenor se tourna vers elle en agitant sa cuillère.
- Je t’avais pourtant dis que je n’irais pas !
- Mais je ne pensais pas que tu étais sérieuse, à ce moment là !
 La jeune fille brune la regarda avec un drôle d’air. Mais où allait le monde si plus personne ne la prenait au sérieux ?
 Devant le silence d’Elenor, Laura décida d’attaquer sa salade sans plus tarder.
- Bon, sinon…, tenta-t-elle ensuite, J’ai apporté une jolie ribambelle de films pour ce soir !
 Elenor lui adressa un regard reconnaissant. Malgré son air léger, Laura savait quand même remarquer lorsque Elenor n’avait pas envie de discuter d’un sujet qu’elle n’appréciait guère.
- Cool ! On ira acheter du pop-corn après les cours. Je n’ai pas eu le temps d’y aller, hier. La nounou de mon frère à débarqué avec lui alors que j’allais sortir et je pouvais pas le laisser tout seul parce qu’il dormait… Et il a fallu qu’il se réveille à deux heures du matin en criant comme un possédé !
- Mais après, il n’a qu’un an et demi, c’est normal, non ?
- Oui, mais enfin, j’ai quand même du me lever parce que ma mère était trop saoule pour le faire. Je n’ai d’ailleurs pas trop envie de savoir ce qu’elle a fait hier soir…
- Et tu dis qu’elle ne sera pas ce soir non plus ? , demanda Laura.
- Non… La maison est pour nous seules… Et Willy, accessoirement, mais avec un peu de chance, il sera en train de dormir alors…
 Laura eut un sourire, puis les deux filles attaquèrent franchement leur repas, Elenor se retenant de rire en voyant la tête déconfite de Kyle, assis trois tables plus loin, tandis qu’il donnait quelque chose à son voisin hilare et la fusillait de temps à autre du regard. Bah ! Il n’en mourrait pas !
 Elenor n’avait jusque là jamais vraiment été attirée par les garçons. Pour elle, ils étaient tous pareils, uniquement intéressés par le corps des filles et non par ce qu’elles avaient dans la tête. Encore quelque chose à mettre sur le dos de l’absence de son père et, plus indirectement, la naissance de son petit demi-frère William, fruit d’une nuit de folie avec sa mère et un inconnu pendant une de ses innombrables fêtes. Plutôt que d’avorter, Julia avait gardé le bébé, tout en continuant à faire la fiesta jusqu’à ce que le médecin le lui interdise formellement, tout en bannissant fermement la consommation d’alcool et de tabac. Si Julia avait obéi à la première condition, elle n’avait pas tenu compte de la seconde, au grand dam de sa fille, bien qu’elle ait réduit ses consommations.
 William était né un matin de printemps, et à peine Julia était-elle sortie de la maternité qu’elle avait engagé une nounou et sa fille pour s’occuper de lui avant de repartir faire la folle en soirée. Elenor détestait qu’elle se comporte ainsi et essayait d’apporter tout le réconfort maternel dont William aurait pu manquer malgré les bons soins de Marie, la nounou, mais c’était très dur, et la jeune fille manquait plusieurs fois de s’énerver lorsque les pleurs du petit ne se calmaient pas.
 Elenor mangeait toujours très vite, et elle attendit comme d’habitude que Laura ait fini de papoter avec ses amies en regardant la cour un peu lugubre de l’établissement par la fenêtre.
 Elle se figea alors.
 Une ombre venait de passer sous le préau à toute vitesse, mais les rares élèves encore présents à l’extérieur n’avaient rien remarqué. Fronçant les sourcils, Elenor se pencha davantage, plissant les yeux pour essayer de mieux voir malgré l’irrégularité du verre.
 Swouch !
 Encore une fois ! Elle venait de repasser exactement au même endroit qu’avant, comme si elle essayait de battre son propre record de vitesse. Elenor manqua de lâcher un juron étouffé. Elle n’arrivait pas à voir ce que c’était, c’était bien trop rapide pour que ses yeux puissent distinguer quoi que ce soit. Espérant que l’ombre referait un passage, la jeune fille se pencha encore plus…
- Oui, OK, OK ! Je me dépêche, mais attends moi, s’il te plait !
 Haussant les sourcils d’étonnement, Elenor se retourna pour voir Laura finir son dessert à toute vitesse. Puis elle remarqua la raison d’un empressement si soudain de sa part.
 Elle voulait tellement voir ce qui allait de travers dans la cour qu’elle s’était levée sans s’en apercevoir, penchée contre la vitre au point de la toucher du front. La jeune fille se rassit, mais ne dit rien, profitant de l’incompréhension de Laura pour pouvoir sortir plus vite.
 Une fois dans la cour, Elenor abandonna Laura sous son large parapluie pour aller voir ce mystère de plus près, ignorant la pluie qui crépitait sur son crâne. Mais évidemment, il n’y avait plus rien… Avait-elle encore rêvé ?
- Mais qu’est ce que tu fabriques, El ? , lança Laura, presque à l’autre bout de la cour, Tu vas attraper la mort !
 Elenor ne répondit rien, mais finit par faire lentement demi tour et revint sur ses pas, songeuse.
- T’es pas bien, dans ta tête, toi ! , protesta la blonde en l’attrapant par la manche pour l’inciter à accélérer, C’est une pneumonie ou une soirée entre filles que tu veux ?
 Elenor ne répondit rien, trop préoccupée par ce qu’elle entrevoyait pour relever…
 





 L’après midi parut s’étirer en longueur, à l’image de la pluie qui tombait sans fin à la fenêtre. Elenor n’écoutait le cours que d’une oreille, n’attendant que le son salvateur de la cloche pour pouvoir être libre.
 Finalement, quelqu’un parut avoir pitié d’elle, car le son agressif de la cloche annonçant la fin des cours résonna bruyamment dans les couloirs. Sans plus de préambule, la jeune fille fourra ses affaires dans son sac et alla attendre Laura à l’entrée de la salle.
 Dehors, la pluie n’avait pas cessé et paraissait même plus agressive encore qu’avant. Aussi les filles s’empressèrent-elles d’accélérer le pas pour aller acheter de quoi faire du pop-corn au centre commercial du coin. Puis elles se précipitèrent chez Elenor tandis qu’un coup de tonnerre se mettait à gronder au loin.
- Merde ! , s’écria Laura en levant les yeux vers le ciel menaçant, Il n’y plus qu’à espérer qu’on aura pas de coupure de courant… !
- Ne dis pas ça avant que ça n’arrive, ca porte malheur ! , lâcha Elenor sur le ton de la plaisanterie.
 Mais en même temps, elle était un peu surprise. Ce n’était pas vraiment un temps à l’orage. Bon, d’accord, il faisait un temps de chiotte, mais les orages se subissaient plutôt en été, non ?
 Sans vraiment chercher à comprendre davantage, la tête ailleurs, Elenor mit quelques secondes à se rendre compte que Laura lui tirait la manche avec insistance.
- Quoi ? , demanda-t-elle finalement.
- … C’est normal de voir une chouette effraie en plein jour ?
 Elenor fronça les sourcils. De quoi parlait-elle ?
 Laura tendit le doigt vers un arbre qui se dépouillait peu à peu de sa parure d’été. Dans les hauteurs, on pouvait apercevoir un oiseau élégant, au plumage clair et tacheté et au masque facial en forme de cœur d’un blanc duveteux au milieu duquel brillaient deux yeux noir charbon. Une chouette effraie, effectivement…
- Eh bien… C’est rare, mais oui, c’est possible, répondit Elenor en essayant de se rappeler ce qu’elle avait lu sur ces animaux, … Par contre, ce qui est plus bizarre, c’est qu’elle soit en ville. Cette chouette ne vit habituellement que dans les campagnes ou les petits villages… Je n’ai jamais entendu parler d’une histoire de chouette effraie dans les villes…
 Laura regarda encore l’oiseau, puis haussa les épaules en se détournant de lui.
- Bah, elle se sera perdue ! Tiens, voilà le bus !
 Mais Elenor fixait encore la chouette qui lui rendit son regard sans ciller, se contentant parfois de s’ébouriffer les plumes. Il y avait quelque chose d’inquiétant avec cet animal magnifique, la jeune fille ne savait pas trop quoi. Enfin, après, cette chouette était surnommée « l’oiseau fantôme » alors… Pourtant, elle sentait qu’il y avait autre chose, de plus ancien que l’animal lui-même, qui la regardait par ces yeux… C’était troublant.
- Oh ! Dépêche toi, El ! On t’attend !
 Elenor sursauta en se retournant. Le bus s’était arrêté et Laura l’appelait en fronçant les sourcils et en faisant de grands signes de la main. Elenor s’empressa d’attraper son sac et de la rejoindre. Juste avant de monter dans le bus, cependant, elle tourna une dernière fois la tête vers l’arbre qui supportait la chouette, mais celle-ci avait disparue…
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeVen 2 Aoû - 19:43

Chapitre 4


 Le soir tombait encore plus rapidement à cause de la pluie, forçant Elenor à allumer les lumières à travers la maison pendant que Laura prenait une douche chaude pour se débarrasser des frissons causés par ses vêtements mouillés. La pile de films que la blonde avait apporté était posée sur la table basse du salon, mais Elenor n’y avait toujours pas jeté un coup d’œil, occupée comme elle était à regarder régulièrement par la fenêtre pour chercher du regard elle ne savait trop quoi. De toutes façons, il faisait trop sombre pour pouvoir y discerner quoi que ce soit. Elle entendait néanmoins la pluie continuer à crépiter au dessus sur le toit et à travers les murs, mais le son semblait plus réconfortant qu’autre chose, à présent qu’elles étaient au chaud et à l’abri.
 Le bruit de la sonnette à l’entrée la tira de ses réflexions et l’attira à la porte qu’elle ouvrit.
 C’était Marie, la nounou. Réfugiée sous un imperméable absolument grandiose, elle serrait contre elle le corps gigotant de William pour l’empêcher d’être mouillé et Elenor s’empressa de l’alléger de son fardeau.
- Ouf ! Merci, ma chérie ! , répondit ensuite la femme rondouillette en rajustant son manteau, Quel temps affreux ! Vous ne manquez de rien, c’est bon ?
- Non, merci, Marie, fit Elenor en remontant William contre sa hanche et en sentant un sourire naître sur son visage, Euh… Vous voulez un café ?
 Mais Marie secoua la tête.
- Ne t’inquiète pas pour moi, ma chérie, s’exclama-t-elle en agitant la main, Willy a mangé. Tu n’as plus qu’à le mettre au lit. Et fais attention à ce que les lutins ne rentrent pas dans sa chambre !
 Elenor fronça les sourcils. Pourquoi parlait-elle de ça ? Ca n’avait strictement aucun rapport avec la conversation, si on pouvait l’appeler ainsi !
 Dans ses bras, William se frotta le visage avec ses petites mains, ses grands yeux bleus fixant Marie tandis qu’il se mettait à gazouiller avec un grand sourire.
 Mais avant qu’Elenor ait pu lui demander quoi que ce soit d’autre, la nounou fit demi-tour et repartit vers sa voiture aussi vite que si elle avait le diable aux trousses. Interloquée, Elenor resta encore quelques minutes sur le perron à fixer l’emplacement vide de la voiture, jusqu’à ce que les balbutiements son petit demi-frère ne la ramène à la réalité.
- Est-ce qu’elle est toujours comme ça avec toi ? , demanda-t-elle au bambin qui semblait décidé à lui prendre la mèche de cheveux qu’il visait.
 N’obtenant pas de réponse, elle haussa les épaules et rentra. Marie avait toujours été un peu bizarre, mais là, elle devait avouer avoir atteint un nouveau stade.
 Elenor retint un rire en voyant Willy secouer la tête sous le changement de température et monta à l’étage pour le changer, croisant au passage une Laura vêtue en tout et pour tout d’une serviette de bain qui fit un petit coucou au bébé.
- J’en ai pour une minute ! , fit Elenor en continuant son chemin jusqu’à la chambre de son petit frère.
 Là, elle entreprit de le changer en vitesse mais aussi efficacement que possible, lui mettant un pyjama blanc rayé de rouge pendant qu’il gazouillant et essayait de lui échapper pour aller voir ses jouets.
- Non, Willy, ce n’est pas l’heure de jouer, mais de faire dodo.
 La réponse, s’il ne la comprit pas dans son ensemble, parut ne pas lui plaire parce qu’il commença à chougner. Mais Elenor fut impartiale. Après l’avoir changée, elle le mit dans son lit à barreaux et le recouvrit de ses couvertures pour qu’il n’ait pas froid, parce que la température de la pièce n’était pas très haute. William couinait et geignait en se retournant constamment, mais Elenor réussit à le calmer en lui donnant son nounours préféré et mit une berceuse très douce pour qu’il s’endorme plus rapidement (Willy avait tendance à s’endormir à vitesse grand V lorsqu’on jouait une musique calme…) avant de mettre la veilleuse en route et d’éteindre la lumière. Elle lui souhaita bonne nuit et le quitta en laissant la porte entrouverte.
 Laura leva les yeux en la voyant redescendre.
- Il dort ? , demanda-t-elle.
- Ca ne devrait pas tarder, répondit Elenor, Qu’est ce que tu as commandé ?
- Du japonais… J’avais envie de Sushi ! Il devrait arriver sous peu, lui aussi.
 Satisfaite, Elenor s’intéressa enfin aux films que Laura avait apportés… et fronça les sourcils.
- « Saw 6 »… ?« Frontières », « La maison de la cire », « Esther », « Scream » ? … « Vendredi 13 », « La colline a des yeux » ? Mais… Tu n’as apporté que des films d’horreur !
 Laura gloussa.
- C’est pour Halloween… Puis j’avais envie de crier un peu !
 Elenor la regarda d’un air déconfit.
- Et tu ne t’es pas dit que crier pendant que mon petit frère de un an et demi dort à l’étage, c’était une idée un peu moyenne ?
 Laura ouvrit la bouche pour répondre, puis palit et prit un air penaud.
- J’avais pas pensé à ça…, confirma-t-elle.
- J’ai remarqué ! Et puis…
 Elenor jeta un coup d’œil rapide à la fenêtre.
- Je n’aime pas les films d’horreur.
- Rooh ! Chochotte ! , la titilla Laura qui ne se sentait jamais mal très longtemps, … Bon, vu que j’ai fais mauvaise pioche, qu’est ce que tu as, toi, qu’on pourrait regarder ?
 Elenor haussa les épaules, puis ouvrit le meuble supportant la télévision, mettant au jour des rangées de DVD. Ceux d’Elenor étaient placés sur les cotés et traitaient surtout de sujets hors réalité : science fiction, fantasy, fantastique…
   Ceux de sa mère étaient au centre et concernaient plutôt des histoires très… sensibles, disons. Cependant, l’un d’entre eux attira l’attention de la jeune fille. « Le Labyrinthe de Pan ».
 Bon, la boite avait l’air fatiguée et Elenor ignora tant bien que mal la grosse trace de rouge à lèvres qui s’étalait sur le devant, un détail qui fit glousser Laura, mais le cd était encore à peu près en bon état.
- Alors plutôt que l’horreur, tu préfères l’angoisse ? , demanda la blonde en retournant la boite pour lire le synopsis, … « interdit aux moins de douze ans »… Faudrait savoir ce que tu veux, ma grande !
- Je me demandais juste ce qu’il fichait là dedans, se défendit Elenor en repartant farfouiller dans les DVD, Ca m’étonnait aussi que ma mère ait acheté un truc pareil… Mais vu ce qu’il y a dessus, je pencherais plutôt pour un emprunt !
 Finalement, elles choisirent un film sage, plutôt dans le registre comédie romantique, et s’enfoncèrent au milieu des coussins et oreillers du canapé avec les sushis sur la table basse et le Pop-corn qui refroidissait à coté.
 La première partie de la soirée se passa merveilleusement bien. Pouffant discrètement des péripéties du malheureux amoureux pour ne pas réveiller Willy, les deux filles engloutirent tous les Shushis et s’attaquèrent à l’énorme saladier de pop-corn tandis que la glace les attendait dans le congélateur.
 Seulement, alors que l’homme dans le film escaladait la glycine près du balcon de sa bien aimée comme une caricature de Roméo et Juliette, un nouveau coup de tonnerre retentit brusquement, les faisant sursauter. La pluie avait redoublé d’intensité, dehors, et l’atmosphère parut brusquement se glacer lorsque Laura mit le film en pause, interrompant la musique romantique.
- Je parie qu’on va avoir une coupure de courant ! , répéta-t-elle en levant un regard inquiet vers le plafond, C’est bien notre veine, je te jure !
- Mais arrête de dire ça, morigéna Elenor, Les coupures de courant n’arrivent pas toujours !
 Pourtant, elle sentait que quelque chose lui échappait. Elle oubliait un truc important. Son regard dériva un instant vers l’horloge murale, pensant qu’elle avait peut être oublié un détail par rapport à l’horaire, et se souvint distraitement qu’elle avait une minute de retard… Alors qu’est ce qui manquait ?
 La réponse lui vint lorsque le hurlement de William résonna dans le couloir.
- Willy ! Il a une peur bleue de l’orage !
 Et elle se précipita d’un bond dans l’escalier, Laura sur les talons, avant d’ouvrir brusquement la porte de la chambre du bébé. Là, elle se figea.
 La fenêtre grande ouverte, sûrement par un coup de vent violent, laissait entrer dans la pièce des feuilles mortes et de l’eau de pluie qui leur fouettait le visage. Sans réfléchir, Laura se jeta sur la fenêtre qu’elle essaya de fermer pendant qu’Elenor sortait William de son lit. Le petit pleurait et hurlait en même temps, un exploit dont seul un enfant était capable. Elenor sortit dans le couloir et alla l’installer dans sa chambre pour qu’il se calme, bientôt suivie par Laura qui arborait un air inquiet sous ses cheveux trempés.
-  Alors ?
 Elenor entendit difficilement ce qu’elle disait à cause des pleurs violents de Willy qui ne voulait pas se calmer et qui s’énervait de plus en plus à chaque coup de tonnerre.
- Alors voilà, je crois qu’on peut dire adieu à notre petite soirée tranquille. Il ne voudra pas se rendormir s’il est tout seul, c’est impossible !
 L’air déconfit de Laura parlait à lui tout seule.
- Comment la fenêtre a pu être forcée comme ça ? , demanda-t-elle ensuite.
- Je ne sais pas, un coup de vent, sans doute. Elle devait être mal fermée…, répondit Elenor d’un ton distrait en séchant Willy le mieux possible.
- Non, tu ne m’as pas écoutée, reprit Laura, La fenêtre se s’est pas ouverte toute seule : quelqu’un l’a forcée. On peut voir les marques dessus.
 Elenor se figea.
- Quelqu’un a essayé d’entrer ? , lâcha-t-elle finalement.
- Apparemment.
 La jeune fille glissa William qui pleurait à chaudes larmes sous la couette de son lit et repartit au pas de course dans la chambre encore glacée par la pluie, Laura sur les talons.
 La large fenêtre en tous points semblable à celle de la chambre d’Elenor était maintenant fermée, mais lorsqu’elle alluma la lumière et s’approcha, elle vit qu’il y avait effectivement un problème. Dans son dos, Laura grogna :
- Je me suis mise au moins trois échardes dans les doigts en la fermant… Et punaise, ça fait mal !
  Le bois blanc présentait des marques de forçage, mais elles étaient pour le moins étranges : trois griffures profondes et parallèles qui couraient sur la largeur du coté de la fenêtre et qui en avaient littéralement fait sauter le loquet. Sur ce point, les deux filles avaient eu raison : la fenêtre avait été forcée, mais c’était le vent qui l’avait facilement ouverte en absence de loquet.
 En frissonnant, Elenor se redressa… pour voir l’air stupéfait et inquiet de Laura qui paraissait tendre l’oreille malgré les cris de William dans la chambre d’à coté. Elle fixait la nuit au dehors. Un autre coup de tonnerre tonitruant déclencha une nouvelle série de pleurs de la part du bambin non loin.
- Qu’est ce qu’il y a ? , demanda la jeune fille brune.
- … Pourquoi il n’y a pas d’éclairs ? , souffla Laura.
- Comment ça ?
- On a le tonnerre, la pluie… mais pas d’éclairs ! Regarde et écoute !
 Elenor regarda à son tour le paysage aveugle à la fenêtre en fronçant les sourcils. Elles attendirent quelques instants, puis…
- T’as raison ! Mais enfin, qu’est ce qui se passe ? , paniqua la jeune fille en s’approchant davantage et en écartant le rideau trempé pour tenter de percer l’obscurité, Je n’avais jamais entendu parler d’un tel phénomène avant !
 Laura s’approcha à son tour, serrant l’ourlet de son tee-shirt entre ses mains soigneusement manucurées avec anxiété. Un nouveau grondement retentit, les faisant encore sursauter… Mais la nuit était restée aussi noire qu’avant.
 Alors les deux filles reculèrent peu à peu, jusqu’à heurter la table à langer de Willy, attendant la suite des évènements. C’est alors qu’Elenor remarqua un détail qui lui glaça le sang.
 Pourquoi n’entendait-on plus le bébé ?
 Sous les cris mi-effrayés, mi-surpris de Laura, Elenor sortit en courant de la chambre et se précipita dans la sienne… Avant de s’arrêter sur le seuil et de plaquer une main sur sa bouche, horrifiée.
 Son lit était vide.
 Willy avait disparu.
 
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeDim 4 Aoû - 13:30

C'est trop bien raconter j'ai eu trop peur.
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeDim 4 Aoû - 13:57

Merci ! ^^ je viens de poster la suite
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeDim 4 Aoû - 13:58

Chapitre 5



- WILLY !
Elenor se précipita et remua son lit entier sans prendre garde aux peluches, oreillers et couvertures qu’elle mettait par terre. Elle regarda sous le lit et fouilla le reste de sa chambre, le cœur au bord des lèvres. Ce n’était pas possible !
- Elenor ? Qu’est ce qui se passe !? , s’écria Laura qui avait un peu du mal à suivre.
- William a disparu ! Oh, non, c’est pas vrai !
Elenor parcourut sa chambre du regard une dernière fois, puis fit demi tour sur les chapeaux de roues et descendit au rez de chaussée en un espoir utopique qu’il soit quelque part dans la maison. A la fin, elle dut pourtant se rendre à l’évidence : William n’était nulle part en vue. Le désespoir l’étreignit comme une chape de plomb fondu et elle faillit se mettre à pleurer.
- Alors ? , demanda Laura à l’étage.
- Non ! Il n’est plus là !
Sa voix tremblait des sanglots contenus, mais Elenor s’obligea à ne pas pleurer. Elles allaient chercher encore, et si, au bout d’une demi heure, elles ne le trouvaient toujours pas, alors elles appelleraient la police.
Elle allait aller voir dans la cuisine quand un bruit sourd fit trembler le lustre au dessus de sa tête. Levant les yeux au plafond, Elenor sentit son angoisse monter soudainement d’un cran.
- Laura ?
Pas de réponse. La jeune fille déglutit.
- Laura, qu’est ce qui se passe ?
Toujours rien. A la grande horreur d’Elenor, la lumière commença à clignoter avant de reprendre un peu de poil de la bête. Le souffle court, Elenor retourna au pied de l’escalier, tendant le cou vers la portion du couloir qu’elle pouvait apercevoir de là où elle se trouvait.
- Laura ! , appela-t-elle à nouveau.
Comme elle ne recevait toujours pas de réponse, la jeune fille commença à gravir lentement les marches, les yeux fixés sur sa destination qui était le haut de l’escalier.
Parvenue en haut, Elenor constata que le couloir était vide. Aucune trace de Laura.
- Laura… Arrête, c’est pas drôle !
Mais elle savait au fond d’elle-même que son amie n’était pas du genre à plaisanter pendant des moments comme ça.
Non. Il y avait définitivement un problème.
Raah ! Mais pourquoi n’avait-elle pas pris la batte de baseball dans le placard en bas ? Trop tard pour redescendre, maintenant !
A pas lents, le cœur battant la chamade, Elenor s’arrêta devant la porte maintenant close de sa chambre et hésita un instant avant d’attraper la poignée. Finalement, elle ne tint plus et tourna cette dernière. La porte grinça lorsqu’elle l’ouvrit, lui faisant fugacement penser à un mauvais film d’horreur.
Sa chambre était plongée dans une étrange semi pénombre qui ne devait rien à la lumière éteinte. Plissant des yeux, Elenor chercha l’interrupteur à tâtons, mais lorsqu’elle le trouva, la lumière ne voulut pas se rallumer malgré ses efforts.
- Laura ?... Willy ? , tenta-t-elle d’une voix qu’elle ne put s’empêcher de trembler légèrement.
Abandonnant l’idée d’allumer la lampe, Elenor s’avança dans la pièce en désordre, cherchant une trace soit de son amie, soit de son petit frère. Mais il n’y avait apparemment personne…
Soudain, la porte claqua violemment derrière elle, l’enfermant dans la chambre. Elenor se précipita pour l’ouvrir, mais elle résista. Pire que tout, la jeune fille entendit la serrure cliqueter, indiquant que ce passage lui était désormais interdit.
Raide d’angoisse, Elenor se retourna en entendant un ricanement aigu et se plaqua contre la porte, cherchant l’origine d’un tel son. Mais elle ne vit rien.
Elle lâcha néanmoins un cri soudain en sentant la porte se mettre à vibrer avec force dans son dos et s’en éloigna brusquement, devenant plus vulnérable encore.
- Qui est là ! , s’écria-t-elle en tournant sur elle-même.
Du coin de l’œil, elle entrevit une silhouette trapue qui disparut dès qu’elle se concentra dessus. Un nouveau rire lui fit lever les yeux au plafond, qui était pourtant vierge, lui aussi. Un coup violent à la fenêtre fermée la fit sursauter.
La chambre ne tarda pas à se remplir de caquètements sinistres et de rires aigus et désagréables qui résonnaient de toutes parts. Elenor sentait qu’on la pinçait, la tirait par le pantalon et qu’on la faisait tourner en bourrique. Des minuscules mains paraissaient décidées à la rendre folle. Mais ce qui la terrifiait le plus, outre le fait que ses mystérieux assaillants demeuraient invisibles, c’était les coups répétés contre sa fenêtre qui en tremblait. Que se passerait-il si elle cédait ? Elenor n’arrivait pas à réfléchir, tiraillée de toutes parts comme elle l’était. Elle avait beau donner des coups de pied et reculer, rien ne marchait. Elle risquait la chute à chaque instant.
Soudain, ce qu’elle craignait se produisit : la fenêtre parut éclater littéralement, les vitres allant se fracasser contre les murs avec une violence hors du commun, laissant le froid de la nuit et un brusque coup de vent pénétrer dans la pièce et augmentant les piaillements de ses attaquants. Elenor eut à peine le temps de remarquer les marques semblables à celles qui dégradaient la fenêtre dans la chambre de son petit frère qu’elle aperçut quelque chose qui la stupéfia… et la terrifia.
Sur la balustrade en bois qui séparait la personne du vide, se tenait une chouette. Et pas n’importe laquelle : c’était la chouette effraie que Laura et elle avaient remarqué plus tôt dans la journée. Elle s’agrippait en plongeant ses griffes puissantes dans le bois tendre, créant des marques ressemblant à celles sur les fenêtres. Elenor comprit aussitôt l’origine de ces marques…
Mais pourquoi une chouette chercherait à rentrer dans la maison ?
Un nouveau coup de tonnerre, cette fois accompagné d’un véritable éclair, déchira alors le ciel avec une telle force que la jeune fille aurait pu croire qu’on se trouvait en plein jour. Aveuglée, elle leva les bras pour se protéger instinctivement le visage et entrevit alors une ombre s’étendre à ses pieds pour les englober, menaçante et imposante.
Lorsqu’elle baissa les bras, elle crut sincèrement être plongée en plein rêve.
La chouette avait disparue, et dans sa chambre, devant elle, se tenait maintenant un homme grand, imposant… et à couper le souffle.
Les pans de sa cape noire aux reflets bleutés et au col large et rigide s’enroulaient autour de son corps vêtu lui aussi de noir, jusqu’aux bottes qui ressemblaient à celles représentées sur des tapisseries du moyen age, pendant les chasses à courre. Son torse recouvert par le plastron d’une armure sinistre, il portait également des gants de cuir noir. Ses cheveux d’un blond presque blanc ressemblaient à une crinière, avec des mèches plus longues qui lui retombaient sur les épaules. Mais le plus impressionnant, c’était ses yeux.
Ils étaient vairons, le droit arborant une teinte d’un bleu glacier et le gauche étant aussi sombre qu’une nuit sans lune. Elenor n’avait jamais vu un regard d’une telle intensité. Il avait également des marques qui partaient du coin de ses yeux et qui remontaient vers ses sourcils, lui donnant un elle ne savait quoi de particulier… en plus des oreilles pointues que la jeune fille apercevait et qui pointaient de sa chevelure.
Il arborait un sourire qui pouvait très bien se vouloir rassurant, comme inquiétant ou tentateur.
Au vu de la situation, Elenor choisit l’option numéro deux.
- Qui… Qui êtes vous ? , balbutia-t-elle.
L’inconnu pencha la tête sur le coté en accentuant son sourire, puis s’inclina en une parodie de salut princier.
- Je suis Sereth… Roi des Gobelins.
Elenor demeura muette, incapable d’articuler le moindre son. Elle était sous le choc.
Ce n’était pas possible ! Ca ne pouvait pas être vrai, c’était sûrement une plaisanterie de très mauvais goût. La jeune fille se rendit soudain compte que les choses qui lui faisaient mal s’étaient figées… figées depuis que cet homme, si c’en était vraiment un, était rentré dans la pièce.
Tremblante, Elenor reporta son regard vers l’intrus qui la regardait toujours.
- Qu’est ce que vous faites ici ? Où sont Laura et Willy ?
Le dénommé Sereth croisa les bras contre son torse en prenant un air faussement sérieux. Sa cape paraissait aspirer le peu de lumière qu’il y avait dans la pièce, parure de ténèbres vivantes qui s’accrochait à son maître comme avec adoration.
- Quel ton solennel ! , déclara-t-il en gardant néanmoins son sourire.
Elenor ne mordit pas à l’hameçon et attendit sa réponse en tentant de maîtriser les battements fous de son pauvre cœur qui avait bien du mal à suivre, ce soir.
- … Ton amie est ici. Elle dort dans la chambre de ta mère, répondit-il enfin en plissant les yeux, Elle ne rappellera rien de ce qui s’est passé cette nuit.
- Qu’est ce que vous lui avez fait ? , s’écria Elenor en prenant son courage à deux mains.
Sereth haussa les épaules, les bras toujours croisés.
- Un simple sort d’oubli. Elle s’est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, c’est tout.
Elenor voulut aller la voir, mais le claquement sec de la langue que fit l’homme dans son dos l’arrêta.
- Ca ne sert à rien, Elenor. Je peux te garantir que tu ne sortiras pas de cette chambre avant que j’en aie terminé avec toi.
Mais la jeune fille l’ignora et tenta d’atteindre la porte. Elle devait aller voir comment elle allait, peu importe qu’il y ait un homme inconnu dans sa chambre ou non !
Elle ne toucha même pas la porte. Les créatures qui s’étaient attaquées à elle recommencèrent à rire et réussirent cette fois à la faire tomber. La jeune fille atterit sur une sorte de tapis grouillant et sentit quelque chose lui mordre la main avec violence, lui arrachant un cri de douleur. Serrant sa main blessée contre elle, elle se redressa et fit volte face vers Sereth qui ne la regardait plus, fixant le point où elle était tombée avec un air terrible sur le visage. Son sourire avait disparu aussi vite qu’une boule de neige en enfer. Elenor le vit tendre la main vers la zone qu’il regardait et claquer des doigts. Elle eut alors la surprise d’entendre un couinement de douleur, puis des piétinements indiquant que les créatures s’écartaient de cette zone désignée sensible.
Puis Sereth retrouva son sourire et croisa de nouveau les bras devant lui en regardant Elenor. Cette dernière déglutit nerveusement, essayant de ne pas grimacer en sentant le sang qui coulait de la morsure glisser entre ses doigts serrés et se perdre dans le sol invisible. Elle sentait une vive brûlure à l’endroit de la blessure, mais n’osait pas quitter l’homme des yeux une seule seconde.
- OK…, fit-elle en essayant d’avoir une pensée qui n’était pas trop gérée par la peur, Je ne peux pas sortir… Alors dites moi sincèrement : Est-ce qu’elle est blessée ?
Sereth parut faire durer l’angoisse en accentuant son sourire et en tardant à répondre, mais finalement :
- Elle dort. C’est tout. Il ne lui est rien arrivé d’autre.
- Et mon petit frère ? Et William ? , demanda alors Elenor avec espoir.
Peut être dormait-il aussi dans une chambre, simplement…
Mais Sereth brisa son espoir en secouant doucement la tête et en lâchant un rire.
- Pour lui, ca va être plus compliqué.
Elenor sentit sa gorge se serrer.
- Qu’est ce que vous voulez dire par là ?
Encore une fois, Sereth prit son temps pour répondre, rajustant ses gants avec un air décontracté qui énerva encore plus la jeune fille.
- Ton petit frère est chez moi, dans mon château… Dans les Mondes Mystérieux.
Elenor crut avoir une enclume à la place du cœur.
- Mais… Mais vous l’avez… Pourquoi ?
Sereth rit de nouveau, un son repris par les créatures qui grouillaient à leurs pieds. Elenor se sentait très mal, comme prise au piège. Elle avait également un très mauvais pressentiment.
- Rendez le moi, s’il vous plait, supplia-t-elle néanmoins.
- Pourquoi ? Pour que tu t’en occupes à la place de ta mère jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour s’entretenir seul ?
Elenor palit. Comment savait-il pour leur mère ?
Sereth parut percevoir son trouble, car son sourire dévoila cette fois ci ses dents. Elenor remarqua qu’il avait des canines légèrement plus pointues que la moyenne, même si ce n’était pas le stade d’un vampire.
- Non… Mais c’est mon petit frère ! Vous ne pouvez pas l’emmener comme ça ! Vous n’avez pas le droit ! , protesta-t-elle en sentant, à sa grande honte, les larmes qui commençaient à monter.
Sereth fronça les sourcils tandis que son sourire s’évanouissait de nouveau et la salle parut se rafraîchir brusquement.
- Je suis roi, Elenor ! J’ai tous les droits !
A sa grande fierté, Elenor ne se laissa pas abattre par son ton menaçant. Pourtant, à ses pieds, les créatures s’étaient mises à trembler et des chuchotis ondulèrent à travers la pièce.
- Mais c’est quand même mon petit frère ! Rendez le moi ! S’il vous plait !
L’atmosphère devint, l’espace d’un très court instant, assez glaciale pour que la jeune fille sente son souffle se coincer dans sa poitrine, mais Sereth parut alors se détendre à nouveau et la température remonta en flèche. Le sourire revint se nicher sur ses lèvres minces.
- Puisque c’est demandé si gentiment… En réalité, je voulais te proposer un petit défi. C’est pour ça que j’ai pris ton frère et que je suis venu te voir, ce soir.
Immédiatement, Elenor se méfia. Les défis, ce n’était vraiment pas son truc, mais puisque l’enjeu était William… Mais plus le temps passait, moins elle appréciait cet être qui avait fait irruption dans sa maison, dans sa vie et dans son monde pour tout chambouler.
Puis elle sursauta. Comment avait-il fait ? Il s’était approché sans qu’elle ne s’en rendre compte et il était à présent assez près d’elle pour qu’elle puisse le toucher en levant la main. Mal à l’aise, la jeune fille voulut reculer, mais se rendit compte qu’elle ne pouvait pas. Ses pieds semblaient collés au sol.
- Si ta vie est si morose, Elenor, pourquoi ne pas faire un jeu avec moi ? , demanda-t-il sans se départir de son éternel sourire, bien qu’une lueur de sérieux étincelle au fond de ses yeux vairons, Accepte tu mon offre où ton dégoût des défis condamnera-t-il ton jeune frère ?
Elenor déglutit nerveusement, puis se rendit, ne cherchant pas à savoir comment cet homme pouvait connaître tant de choses sur son compte.
- Ai–je vraiment le choix ? , souffla-t-elle en connaissant la réponse à sa question.
Le sourire du Roi des Gobelins la fit trembler tant de peur que de colère et d’envie.
- Pas vraiment, non.
- … Alors, j’accepte votre défi.
Sereth hocha la tête avec un air satisfait. Puis il leva les bras et enroula la jeune fille dans les plis ténébreux de sa cape noire.






Elenor ne vit d’abord rien d’autre que des ondulations ténébreuses qui semblaient vouloir l’étouffer, tandis qu’elle s’appliquait à ne pas bouger en sentant les bras de Sereth autour de son corps. Elle ignorait combien de temps cela dura : il aurait très bien pu se passer une seconde ou un millénaire entier qu’elle ne s’en serait pas rendue compte.
Finalement, elle sentit de nouveau le sol sous ses pieds et la cape du Roi la libéra, la laissant en pâture à la lumière d’un énorme soleil levant d’une intense couleur orange. Clignant des yeux pour s’habituer à la brusque luminosité, Elenor tourna sur elle-même pour voir son nouvel environnement. Sereth et elle se trouvaient sur une colline aride, où un arbre mort avait eu la folie, jadis, de planter ses racines. A part lui, la seule végétation provenait des touffes de hautes herbes sèches ondulant sous la caresse du vent. Le sol sous leurs pieds était constitué de sable d’une couleur gris jaune.
Sur la pente de cette colline, néanmoins, poussaient d’autres arbres, en une forme plus acceptable que celui à coté duquel ils se tenaient.
Et plus loin…
Elenor retint une exclamation de stupeur face au spectacle qui s’offrait à sa vue.
Au loin, de la taille d’une phalange d’index, environ, se dressait un château massif dont les toits dorés reflétaient la lumière du soleil levant. Mais entre ce château et la colline s’étalaient des kilomètres et des kilomètres… de dédales.
C’était un véritable…
- Labyrinthe…, souffla la jeune fille, estomaquée.
Puis elle se tourna vers Sereth qui la fixait en silence, attendant sans doute de voir si elle comprenait ce qu’il attendait d’elle.
- Vous… Vous voulez que je…
Sereth pencha de nouveau la tête sur le coté, comme quelqu’un qui trouverait quelque chose de particulièrement mignon.
- Tu as tout à fait compris, Elenor, répondit-il, le défi est simple : traverser le Labyrinthe, et triompher des épreuves que tu pourras y trouver, pour arriver jusqu’à mon château et retrouver ton frère.
Sentant le soulagement s’emparer d’elle, la jeune fille regarda à nouveau l’épreuve qu’on souhaitait lui imposer.
- Ca n’a pas l’air si loin…, lâcha-t-elle.
- C’est beaucoup plus loin que tu ne le crois, et le temps presse.
Elenor sursauta de nouveau. Encore une fois, elle n’avait pas entendu, ni vu, Sereth s’approcher d’elle. Il lui avait murmuré ses mots tout près de l’oreille, comme s’il voulait rendre son cœur complètement fou.
Puis il se détacha de la jeune fille et fit un geste en direction de l’arbre mort. Elenor vit alors une imposante et magnifique horloge dorée apparaître au milieu des branches, comme si la carcasse sylvestre lui avait donné naissance. Ce qui l’intrigua, ce fut que le cadran indiquait non pas douze chiffres, mais treize. Le numéro treize remplaçait justement minuit. Elle remarqua également que l’aiguille des minutes venait de le quitter pour entamer sa lente rotation autour du cadran.
Sereth tendit le doigt vers l’horloge en se retournant vers son invitée. Ses cheveux blonds étaient pris dans la tourmente du vent, de même que sa cape noire, mais même ainsi, il demeurait beau.
- Tu as treize heures pour triompher du Labyrinthe et arriver jusqu’à ton petit frère, dans ma salle du trône.
Elenor sentit son espoir mourir avant même d’avoir fini de grandir.
- Et si, au bout de treize heures, je n’ai pas réussi… Que se passera-t-il ?
Le regard qu’il lui lança alors lui glaça le sang.
- Alors ton petit frère et toi m’appartiendrez… Pour toujours.
Sur ce, il recula, perdant de sa substance, et disparut comme un mauvais rêve, laissant Elenor et l’écho de sa voix sur cette colline désolée :
« Tu ferais bien de te hâter… »
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Lereniel

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MessageSujet: Chapitre 6 !   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeLun 12 Aoû - 13:29

Chapitre 6

 Jamais Elenor n’aurait cru que la solitude pouvait être synonyme d’un tel désespoir. Pourtant, c’était bien le cas.
 Un nouveau souffle de vent s’empara brusquement de l’ourlet de son tee-shirt, lui envoyant également une volée de sable dans le visage. En pestant à mi-voix, la jeune fille se frotta les yeux pour s’en débarrasser, puis nota soudain que la morsure sur sa main avait disparu, ne laissant que quelques traces de sang séché.
 Pourtant, elle avait encore mal, mais c’était comme si la douleur s’était déplacée jusqu’au creux de son poignet. Elenor vit alors, juste sous sa paume, un symbole noir inscrit sur sa peau. Il était petit, mais encore plus noir qu’un tatouage normal et paraissait pulser comme s’il était vivant. Elle ignorait ce qu’il pouvait représenter, mais on aurait dit un « J » à l’envers ou un « L » particulièrement calligraphié.
 Quoi qu’il en soit, ce symbole, apparu soudainement, plongea Elenor dans un mélange de peur et de colère. Sereth agissait comme si William et elle lui appartenaient déjà ! Au point de la marquer comme on aurait mis son nom sur une possession à laquelle on tenait ! Elenor se demanda fugacement si Willy portait en ce moment la même marque, puis secoua la tête en se rappelant que le temps lui était compté. Elle ne pouvait pas se permettre de penser à tout et n’importe quoi. Mais pourquoi eux ? Pourquoi le Roi avait-il décidé que ce serait à elle de tout risquer dans un endroit inconnu, apparemment dans un autre monde, puisque la douleur l’aidait à croire qu’elle ne rêvait pas ? Et le regard qu’il lui avait jeté… La jeune fille en frissonnait encore, mais s’obligea à rester rationnelle. Elenor n’avait pas les réponses à ses questions pour l’instant. Quoi qu’il en soit, elle ferait tout pour rentrer à la maison… Avec William.
 Résolue, Elenor entama la descente de la colline en essayant de ne pas se casser la figure dans le sable et en slalomant entre les arbustes et buissons rabougris. Le vent était vif et glacial par moments, et la jeune fille frissonnait sous sa veste grise. Son pantalon de toile et ses chaussures d’intérieur étaient également peu appropriés pour l’environnement, mais en même temps, Elenor n’avait certainement pas demandé à se retrouver ici !
 Enfin, après avoir manqué de se casser la figure plusieurs fois en butant contre des obstacles naturels et parfois invisibles, la jeune fille finit par s’arrêter, essoufflée, au pied de l’imposante muraille de pierres inégales qui lui barraient l’accès au Labyrinthe.
 Mais elle avait beau fouiller les environs du regard, aucune entrée n’était en vue. Juste des murailles qui serpentaient dans la lande déserte, teintées par les rayons du soleil. Plutôt que de se laisser emporter par la frustration, la jeune fille s’approcha jusqu’à pouvoir toucher le rempart de la main. A tout hasard, elle essaya de pousser à certains endroits, mais seule la dureté de la pierre lui répondit.
 Elenor se mit alors à longer la paroi en essayant de débusquer un quelconque endroit dénonçant une présence de porte. Le peu de temps qu’elle avait passé avec Sereth lui avait laissé l’impression que ce type était franchement tordu. Cela ne l’aurait pas du tout étonné si la porte était cachée ! Mais pour l’instant, elle ne voyait rien. Pourtant, le temps pressait, et Elenor savait parfaitement qu’en acceptant ce défi (elle n’avait pas vraiment eu le choix…), c’était son être entier, et celui de William, qu’elle avait mis en jeu. Si Sereth avait dit qu’en cas d’échec, son petit frère et elle lui seraient offerts, alors c’était ce qui se passerait. Les êtres féeriques, comme les Gobelins, accordaient en effet une très grande importance au pouvoir des mots, et chaque parole prononcée, chaque promesse énoncée en ces lieux ou de leur bouche pouvait être monstrueusement puissante. Elenor avait dit oui, et la puissance de ce « oui » avait scellé un contrat inaliénable. De plus, rien n’était gratuit. Leur demander une faveur revenait à leur devoir quelque chose dans un avenir proche ou lointain, que ce soit le lendemain ou sur votre lit de mort. Aussi Elenor n’avait-elle pas vraiment envie de s’attarder en un tel lieu… Mais maintenant qu’elle y était, autant y aller jusqu’au bout !
 Tout à ses préoccupations, Elenor se contentait de fixer le mur sur sa gauche sans vraiment regarder où elle mettait les pieds. Aussi, alors que la jeune fille allait enjamber une souche d’arbre creux, celle-ci s’agita soudain et se mit à rouler en avant, la faisant sursauter. Puis de petites étincelles de lumière en sortirent et se jetèrent sur Elenor dans un vrombissement étrange, la projetant au sol avec tant de force que le sable fit de vastes paraboles autour d’elles.
- Aïe ! , s’écria la brune en sentant quelque chose lui tirer les cheveux.
- Rooh ! Mais c’est une petite humaine, mes sœurs ! , gazouilla une voix fluette.
- Qu’est ce qu’on fait alors ? , demanda alors une autre voix, tout près de son oreille.
 Elenor sentit de toutes petites mains essayer de lui arracher sa boucle d’oreille, ce qui la fit de nouveau gémir.
- On la transforme en fleur !
- Ah non ! La dernière fois, c’est ce qu’on a fait, et tout ce qu’on obtenu comme résultat, c’était un horrible chardon qui s’est ratatiné dès le lendemain ! Ce n’était pas drôle ! , bouda une troisième voix aigue.
- En insecte, alors ?
- Pour que tu puisses la manger au gouter ? Certainement pas !
 Elenor essaya d’apercevoir qui pouvait bien parler ainsi, surtout à propos de choses qui lui semblaient bien cruelles ! Elle essaya de se redresser, mais c’était impossible. Ces espèces de lucioles étaient extrêmement fortes.
- Mais le Roi a dit qu’on avait le droit de faire ce qu’on voulait avec les humains qui s’égaraient par ici ! , couina encore une nouvelle voix.
- Pourquoi ça ne m’étonne pas… ? , marmonna Elenor en tentant de relever la tête.
 Les voix se turent, de même que le bourdonnement face à sa question.
- Tiens, mais elle parle ! , entendit ensuite la jeune fille.
 Ce fait avait l’air de ravir l’inconnue.
- Bien sur que je parle ! , protesta Elenor.
- D’habitude, ils se mettent à hurler, et c’est moins drôle, du coup !
- Mais qui êtes vous, à la fin ? , finit par demander la jeune fille en abandonnant quelque peu la lutte.
 Il y eut un nouveau silence, puis elle sentit quelque chose de très léger trottiner sur sa poitrine, escalader son menton et se poster sur son nez, ce qui la fit loucher… et écarquiller les yeux.
 De la taille de son pouce, la créature avait une peau bleutée qui contrastait énormément avec la longue chevelure rouge orangée derrière ses oreilles pointues et qui coulait dans son dos, duquel naissait une paire d’ailes aussi délicate que celle d’une libellule. Vêtue en tout et pour tout de minuscules morceaux d’écorce, elle était très belle, mais d’une beauté sauvage, presque mauvaise, avec ses yeux jaunes immenses sous de fins sourcils très longs et ses dents pointues. Il semblait émaner d’elle une lueur palpitante qui augmentait lorsqu’elle battait des ailes.
- Pourquoi les humains posent-ils toujours des questions idiotes ? , demanda-t-elle en tournant sur elle-même depuis le bout du nez d’Elenor.
- Une fée… Vous êtes des fées !
- Bah oui !
- Bon, ca répond pas à la question : qu’est ce qu’on fait ? , lança l’une d’entre elles, près de la main droite de la jeune fille.
 La fée sur le nez d’Elenor parut réfléchir en croisant les bras et en se prenant le menton. Ses petits pieds griffus semblaient taper une cadence inaudible.
- Puisque tu as été gentille et que tu ne nous as pas trop crié dans les oreilles, en quoi tu voudrais qu’on te transforme ? En fleur, en insecte ou en souris ? , lâcha-t-elle finalement.
- Euh… Aucun des trois ?
 La fée parut profondément vexée et secoua le doigt devant elle avec véhémence. Elenor commençait à avoir mal à la tête à force de loucher pour la regarder.
- Ca ne marche pas comme ça, humaine ! , couina-t-elle, Ou tu choisis, ou on choisit à ta place !  
- Mais… Mais vous êtes des fées !
- Et alors ? T’aurais pas lu les mauvaises histoires, toi ?
  Elenor se dit qu’elle était franchement en mauvaise posture.
- Ecoutez, tout ce que je souhaite, c’est entrer dans le Labyrinthe. Je n’ai pas le choix ! Si vous me transformez, c’est mon petit frère et moi que vous condamnez !
 Seuls leurs rires aigus lui répondirent. Puis la fée sur son nez secoua la tête en se tenant l’estomac.
- Il ne fallait pas passer un marché avec l’un d’entre nous si tu voulais être tranquille, humaine ! Bon, puisque tu ne veux pas choisir, je te propose la pierre précieuse ! On avait jamais fait la pierre précieuse, pas vrai ?
- Nan !
- Si c’est une pierre précieuse, c’est moi qui la garde !
- Nan, c’est moi !
- Si c’est une pierre précieuse, fit la fée sur le nez d’Elenor, on la coupera en bouts et on partagera !
- Et moi, je n’ai pas mon mot à dire ? , tenta la jeune fille.
- Bin nan…
 Elenor essaya à nouveau de se débattre, mais ces fichues fées étaient trop fortes. Avec désespoir, elle se dit qu’elle ne serait pas allée bien loin, dans ce Labyrinthe, si elle était destinée à devenir un saphir ou un rubis…
- Bande de parasites lilliputiens ! , s’écria alors une voix qu’elle ne connaissait pas, Déguerpissez avant que je ne vous arrache les ailes pour m’en faire un collier !
 Aussitôt, ce fut la débandade parmi les filles ailées. Poussant des couinements tant apeurés que de protestation, elles s’envolèrent à toute vitesse et disparurent aussi vite que si elles n’avaient jamais existé, tandis qu’Elenor se redressait, enfin libérée de leur poigne impressionnante. Cherchant des yeux qui l’avait sauvé, elle finit par baisser les yeux pour voir une autre petite créature, quoique plus grande que celles à qui la jeune fille avait eu affaire auparavant, qui brandissait une courte épée, presque un glaive, vers les dernières créatures bleues qui ne s’étaient pas enfuies assez rapidement pour éviter les piqûres malencontreuses aux fesses.
 Lorsqu’elles eurent toutes disparu, la petite femme armée, satisfaite, fit volte face pour regarder Elenor dans les yeux.
- Tu l’as échappée belle, humaine ! , déclara-t-elle d’un ton solennel, Un peu plus et c’en était fait de toi !
- Oui, j’ai… remarqué, souffla la jeune fille en tâtant son oreille encore douloureuse pour évaluer les dégâts, …Merci.
 La femme, qui devait faire la taille de sa main, haussa les sourcils, comme si le fait d’être remerciée était nouveau pour elle. Elenor remarqua qu’elle avait des traits similaires à ceux qu’arboraient les fées bleues, comme les traits fins, les longs sourcils délicats et les oreilles pointues. Néanmoins, sa peau était blanche, parsemée de tâches de son et ses cheveux roux semblaient moins irréels que ceux des petites pestes cruelles. Elle arborait également de magnifiques yeux verts d’eau. Elle était très belle, mais on sentait une fierté et une noblesse de port mal dissimulée. Sa tenue était également plus sophistiquée, puisqu’elle était vêtue d’une armure de métal léger, bien que rouillée sur les bords.
- Eh bien…, lâcha-t-elle en tripotant la poignée de son épée à présent rengainée, Ne me remercie pas ! Tous les moyens sont bons pour faire détaler ces petites enquiquineuses qui se donnent elles mêmes le nom de fées ! Peuh ! , ajouta-t-elle en fronçant le nez, Elles sont loin d’en être, je te le garantis !
- Elles… Elles n’en sont pas ? , fit Elenor qui était un peu perdue.
 La femme parut outrée que la seule idée lui vienne à l’esprit.
- Bien sur que non ! , répliqua-t-elle comme si c’était évident, Ce sont des Pixies ! Mais elles ont toujours été jalouses des fées, depuis la nuit des temps ! Alors elles s’appellent ainsi, et en bousillent l’image ! Quelle honte !
- Oh…, fit la jeune fille, Pas très sympa, effectivement…
- Et comment ! , s’emporta sa sauveuse en se mettant à  faire les cent pas, Souiller notre réputation, c’est tout ce qu’elles savent faire ! Ca et trouver le meilleur moyen pour mettre le plus de monde possible dans l’embarras !
 Elenor écarquilla les yeux.
- Mais alors, vous, vous êtes une fée, une vraie ?
 La petite créature fronça de nouveau le nez.
- Exact. Je suis Tintali, une fée des forêts.
 Mais… Elenor pensait que les fées possédaient des ailes… Hors, Tintali n’en avait pas. Tant par politesse que par peur de sa réaction et du manque de temps à perdre, la jeune fille se résolut à ne pas lui poser de questions à ce sujet.
- Merci encore de votre aide, Tintali, déclara-t-elle en regardant à nouveau autour d’elle, … Mais, dites moi, vous ne saurez pas où se trouve l’entrée du labyrinthe, par hasard ?
 Tintali écarquilla les yeux.
- Tu es sérieuse, humaine ? , demanda-t-elle, Tu souhaites entrer dans le labyrinthe des Mondes Mystérieux ? Le labyrinthe du Roi ?
- Je n’ai pas le choix, lâcha Elenor en un haussement d’épaules défaitiste.
- On a toujours le choix, jeune fille ! , répliqua Tintali en plaquant ses mains sur les hanches, Là, tu cours au devant de gros risques et de grands dangers !
- Il le faut… S’il vous plait, je n’ai que treize heures !
 La fée sans ailes plissa les yeux.
- Toi, tu as fais la bêtise qu’il ne fallait pas !
 Pour l’instant, la seule chose que voulait Elenor, c’était entrer dans ce fichu labyrinthe, parce qu’elle n’avait pas fini de tourner en rond et qu’elle n’allait pas commencer alors qu’elle n’était même pas encore à l’intérieur, et peu importe ce que pouvait penser Tintali !
 Néanmoins, cette dernière poussa un soupir, puis s’approcha d’elle.
- Porte moi. Je t’accorderais cette faveur en te montrant l’entrée… Mais tu me devras quelque chose en retour, humaine !
 Elenor accepta, trop heureuse d’espérer enfin voir se profiler la solution d’un problème à court terme pour protester. Elle se pencha et tendit la main, que Tintali escalada avec agilité avant d’aller se percher sur son épaule en s’accrochant fermement à une mèche de cheveux qui sortait de sa tresse, délogée par les Pixies.
- Va tout droit sur cent mètres, indiqua-t-elle ensuite en tendant le doigt devant elle, Tu es passée devant sans la voir, tout à l’heure si tu viens de la colline qu’on voit là bas, ce qui est parfaitement normal…
 Elenor obéit, attentive à tout ce que la fée pourrait lui dire. Suivant ses propres traces de pas dans le sable, la jeune fille revint sur le chemin qu’elle avait emprunté un peu plus tôt, jusqu’à ce que Tintali lui demande de s’arrêter.
- C’est ici !
 Elenor fronça les sourcils. Le mur que la fée lui montrait n’était pas différent des autres. Aucune indication prouvant qu’il s’agissait d’une porte, d’un passage ou d’une entrée.
- Vous êtes sure ?
- Tu me fais confiance ou pas ?
- Oui !
 Tintali s’agita sur son épaule.
- Je vais t’expliquer en vitesse : l’entrée ne sera jamais visible pour un être humain, car elle est dissimulée magiquement par un sort très ancien. Sans moi, tu aurais passé toutes les heures de ton défi face à la muraille… Et laisse moi te retirer de la tête l’idée, si elle t’avait traversé l’esprit, d’escalader : Tu aurais eu l’impression que les murs s’allongeait au fur et à mesure de ton ascension… Bref ! La porte est la seule entrée possible !
 Elenor se sentit rougir, car la tentation de grimper avait effectivement un moment été grande. Heureusement que ca n’était resté qu’au stade de l’idée ! Elle était subjuguée, et maudit intérieurement encore une fois Sereth pour l’avoir forcée à mettre les pieds ici. Aurait-elle le droit de lui hurler dessus si elle gagnait ? Elle ne savait pas trop, mais elle l’espérait.
- Mais… Si je ne peux pas voir la porte, j’imagine que je ne peux pas la sentir non plus ! Comment vais-je faire alors ?
 Tintali poussa cette fois ci un soupir si fort qu’elle surprit la jeune fille. Une poitrine si mince pouvait-elle produire un tel souffle ?
- Ne bouge pas…
   Puis, surprenant Elenor, elle s’aida des cheveux de cette dernière pour grimper sur son visage et se stabiliser, comme si elle faisait un rappel d’escalade.
- Et ferme les yeux.
 Ne sachant pas trop ce qu’elle comptait faire, Elenor obéit, même si elle n’était pas vraiment rassurée. Elle manqua de sursauter pour la énième fois de cette journée lorsqu’elle sentit les petites mains de Tintali lui frotter vigoureusement les paupières. Elle ressentait également quelque chose qui picotait, mais se retint de plisser les yeux.
 Finalement, Tintali lui indiqua qu’elle pouvait rouvrir les yeux. D’abord hésitante, la jeune fille finit par obéir, puis les écarquilla, stupéfaite.
 Elle ignorait ce que la fée lui avait fait, mais elle voyait à présent…
 Des portes.
 Massives, brutales et belles à la fois, elles étaient en argent, gravées de symboles inconnus sur tout le pourtour et incrustées de gravures en bois sombre représentant des animaux qu’Elenor avait toujours, à son grand regret, placés au rang des légendes. L’entrée était encadrée par deux imposantes statues ressemblant à des géants à l’air revêche et sauvage, avec des rubis à la place des yeux.
- Que… Qu’est ce que vous m’avez fait ? Je peux voir la porte, maintenant ! , s’exclama-t-elle en reculant d’un pas.
- Ce n’est que de la poussière de fée ! , répondit Tintali qui était revenue sur son épaule et qui trépignait littéralement sur place, Elle te permettra de voir ce qui est dissimulé habituellement à tes yeux par la magie. Par contre, l’effet est temporaire. Bien, maintenant, fais moi descendre !
 D’abord surprise par son ton enflammé, Elenor leva la main et s’empara de son corps frêle pour la poser sur un gros rocher, non loin.
- Merci infiniment ! , sourit-elle ensuite à la fée qui lissait ses vêtements sous son armure comme si de rien n’était.
- Au lieu de me remercier, va donc faire ce que je ne ferais jamais parce que je tiens à ma peau : Rentre dans ce maudit labyrinthe et réussis ton défi, nom d’un lutin sous alimenté !
 C’était décidé, Elenor appréciait particulièrement cette fée ! Elle la salua une dernière fois de la main et se précipita vers les portes qui s’effacèrent à son passage avant de se refermer, comme pour l’engloutir à tout jamais…
 Tintali fixa les portes désormais closes, les sourcils froncés de contrariété, avant de secouer la tête. Cette imprudente avait accepté un défi de la part de Sereth, ca se voyait comme un nez au milieu de la figure ! Encore une qui ne sortirait jamais du labyrinthe…
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMer 14 Aoû - 10:58

C'est sa la différence entre les fée et les pixies...
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMer 14 Aoû - 17:58

Voui... ^^
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMer 14 Aoû - 18:03

Chapitre 7


A l’intérieur, il faisait un froid glacial. La lumière ne passait pas bien et les ombres s’étiraient en longueur comme des plantes gangrenées qui n’auraient jamais eu besoin du soleil pour pousser et qui affichaient leur suprématie sur l’endroit en aspirer toute chaleur. Le silence était également assez pesant pour qu’Elenor ne puisse retenir un nouveau frisson. Elle en venait presque à regretter la morsure du vent, en dehors du labyrinthe ! Au moins, le sifflement qu’il apportait à ses oreilles lui signifiait qu’elle se trouvait dans un lieu encore un peu vivant, tandis qu’ici…
Pourtant, la jeune fille apercevait de la végétation. Certes, elle était un peu rabougrie, mais au moins elle était là. Il s’agissait surtout d’un lichen épais, qui ondulait mystérieusement en sortant des irrégularités des murs en pierre s’élevant de chaque coté du passage étroit… un passage qui semblait continuer droit devant lui à l’infini.
Baissant les yeux sur sa montre, Elenor calcula qu’elle avait perdu au moins une heure à essayer d’entrer dans le labyrinthe et cela n’améliora pas son humeur. Se secouant pour se remettre les idées en place, la jeune fille se mit en route, choisissant au hasard la voix de gauche, qui était en tous points semblable à celle de droite : légèrement tortueuse, apparemment sans fin et très étroite.
Là aussi, des débris de branches et de pierres jonchaient le sol dallé, comme si cette partie du site était laissée à l’abandon. La jeune fille pensa fugacement que ca n’allait pas attirer beaucoup de touristes, mais qu’en même temps, les Pixies devaient se charger de les chasser. Elle eut un pauvre sourire qui s’effaça bien vite, pour laisser place à un sentiment auquel elle sentait qu’elle allait devoir supporter longtemps ici : la frustration.
Le passage continuait encore en ligne droite, aussi Elenor se mit-elle à courir comme elle l’aurait fait en endurance, au lycée, tant pour gagner du temps que pour préserver ses forces. Pourtant, plus le temps passait, plus elle avait l’impression qu’on la faisait tourner en bateau. Quel était l’intérêt d’un labyrinthe si on ne pouvait pas tourner ou changer de quelque direction que ce soit ? C’était à en hurler de rage.
Et c’est ce que faillit faire la jeune fille lorsqu’elle n’en crut pas ses yeux.
Un tournant.
Enfin ! Elenor accéléra, manquant de tomber sur des branches traîtresses et atteint finalement le croisement dans lequel elle s’engouffra… avant de s’arrêter.
C’était un cul de sac.
Sentant poindre la colère, la jeune fille fit demi-tour et continua alors sur la route qu’elle venait d’emprunter, se mettant à marcher d’un pas rapide, cette fois–ci. Malgré le soleil orangé de plus en plus haut dans le ciel, il faisait toujours aussi froid dans cet étroit coupe gorge, et Elenor referma les pans de sa veste autour d’elle tout en continuant à marcher, ses yeux cherchant activement tout changement de paysage indiquant une possible sortie.
Un autre tournant apparu alors et Elenor accéléra de nouveau. Elle tourna, puis jura et s’arrêta.
- Encore ?! , s’écria-t-elle face au mur qui s’élevait face à elle.
Entre la ligne droite et ça, c’était à vous rendre vraiment fou !
Prise d’un affreux doute, Elenor retourna au chemin principal et reprit sa route, cherchant la prochaine intersection pour confirmer ce qu’elle pensait.
Lorsqu’elle trouva enfin, elle palit.
Chaque échappatoire possible n’était-elle en fait qu’une illusion ? Etait-elle condamnée à errer sur cette ligne droite, à rechercher une hypothétique porte de sortie, jusqu’à ce que les treize heures se soient écoulées ? Plus les minutes passaient, plus elle se sentait prise dans un engrenage infernal qui allait conduire à sa perte et à celle de William. Pourquoi avait-il fallu que Sereth vienne la voir, elle ? POURQUOI ?!?
Découragée, la jeune fille se laissa glisser contre le mur, dans l’impasse et se prit la tête dans les mains en retenant vaille que vaille les sanglots qui lui nouaient la gorge. Toute cette histoire était complètement injuste, depuis le début ! Et cette fois ci, il n’y avait pas de Tintali pour l’aider à trouver le truc qui clochait… Même la poussière de fée qui recouvrait ses paupières ne pouvait pas l’aider, visiblement, puisqu’il y avait là-dessous plus qu’un sortilège.
Plaquant une main sur sa bouche, Elenor laissa son regard dériver sur ce qui l’entourait afin de chercher à se calmer, une technique qu’elle utilisait souvent, mais qui, aujourd’hui, ne portait pas ses fruits. Elle devait se défouler sur quelque chose, n’importe quoi ! Que ce soit sur les branches sèches qui étaient dispersées sur le sol, les pierres abandonnées qu’elle aurait volontiers jeté le plus loin possible ou la petite plaque d’un doré terni qui était fichée dans le mur bloquant le passage…
Attends une minute…
Les sourcils froncés, Elenor se redressa et s’approcha du mur au fond du cul de sac. Elle n’avait pas remarqué cette plaque, avant. Elle aurait même juré qu’elle n’y était pas !
Serait-ce possible que… ?
N’osant pas vraiment y croire, la brune leva la main et appuya dessus avec sa paume. Mais rien ne changea. Ses espoirs balayés, Elenor sentit ses épaules s’affaisser et poussa un soupir avant de se rasseoir contre le mur…
Et de se casser la figure en arrière.
Elenor atterit durement sur le dos mais ne cria pas, trop surprise pour vraiment sentir la douleur.
Que s’était-il passé ? Deviendrait-elle folle ?
Toujours allongée par terre, les bras en croix, la jeune fille tourna la tête sur les cotés, légèrement éblouie par le changement soudain de luminosité. Le dallage irrégulier avait laissé place à des pierres plus soigneusement taillés sous son dos, et le mur qui était censé la soutenir avait disparu…
En fait, il était en face d’elle, presque transparent et visiblement immatériel, puisqu’elle voyait encore les parois sombres ou s’était incrusté le lichen, les branches mortes et les morceaux de rocailles éclatées.
Seulement, elle ne s’y trouvait plus. Cette information lui arracha un sourire. Enfin ! Elle avait trouvé la solution ! Se redressant, Elenor épousseta en vitesse la poussière dont elle était couverte et tourna sur elle-même pour voir où elle se trouvait.
Son nouvel environnement était bien différent.
Ici, la végétation était plus fournie, et se présentait sous la forme d’une plante grimpante vivace, aux feuilles d’une couleur vert bleuté, qui dégageait une odeur étrange et qui recouvrait régulièrement les murs constitués d’une pierre couleur crème. C’était également plus propre ; des pierres étaient disséminées par ci, par là, mais cela n’avait strictement rien à voir avec l’état dans lequel se trouvait le passage que la jeune fille venait de quitter sans aucun regret.
Pourtant, bien qu’il y fasse plus chaud, le silence semblait là aussi régner en maître, apportant une touche plus lugubre à l’endroit. Elenor, à cet instant précis, aurait tout donné pour entendre quelque chose, que ce soit le vent, un oiseau, un chien, un marteau piqueur ou même cet enquiquineur de Kyle qui s’écoutait parler !
Mais au moins, les différents passages qui s’offraient à elle était maintenant parfaitement visibles, et la jeune fille, après un dernier instant d’hésitation, emprunta celui qui partait vers le Nord est, car elle apercevait le bout des toits du château de Sereth, dans cette direction.
Bientôt, Elenor perdit néanmoins toute notion de l’espace, car l’endroit se révélait être presque aussi frustrant que les premiers abords du labyrinthe. Un endroit tel que celui-ci se devait, après tout, d’être un vrai casse tête, un devoir dont il s’acquittait à merveille, reconnut ironiquement la jeune fille. De plus, il y avait une chose qu’elle appréciait très moyennement : les gravures près de chaque intersection.
Elles représentaient des yeux, taillés à même la roche. Des yeux alertes, grand ouverts, aux paupières de granit, légèrement plus petits que sa main. Elenor avait cru mourir de peur lorsque le premier œil qu’elle avait remarqué en levant la tête pour se repérer l’avait suivi du regard en clignant de temps à autre de la paupière. Puis elle avait vu les autres globes oculaires qui la fixaient, des fois de face, d’autres du coin, puisqu’ils ne pouvaient se déplacer, tandis qu’elle tournait en rond.
Elle était surveillée. Mais par le Labyrinthe lui-même ou par son maître ?



Sereth eut un sourire lorsqu’il vit Elenor se mettre sur la pointe des pieds pour observer un œil de pierre de plus près à travers la boule de cristal posée sur un socle, devant lui. Puis il étira ses longues jambes avant de s’installer plus confortablement sur son trône, c'est-à-dire en passant ses jambes sur l’accoudoir, sans pour autant quitter son invitée des yeux.
Il s’amusait comme un fou.
Quelle idée de génie il avait eu en contraignant Elenor à ce défi ! Ca faisait longtemps qu’il avait remarqué cette enfant d’Ephémères, comme le peuple féerique appelait parfois les humains, puisqu’ils avaient une espérance de vie si courte. Dès ses premières années de vie, cette petite fille aux cheveux de nuit et aux yeux gris l’avait intrigué, avec son imagination fertile et son énergie à vouloir croire à ce qui, selon les humains en général, n’existait que dans les légendes. Aussi l’avait-il fait surveiller, au fil des ans. Elle avait vu certains de ses protecteurs, bien sur, avec l’esprit vif qu’elle avait, mais elle avait également eu la langue parfois un peu trop pendue, un trait de caractère qui lui avait valu une correction solide de la part de celle qui l’avait mise au monde, la dernière fois qu’elle avait osé en parler. Sereth avait alors ordonné la discrétion absolue à ceux qui étaient chargés de veiller sur elle, mais visiblement, cet ordre avait été quelque peu oublié ces derniers temps. Cela avait néanmoins grandement plu au Roi de voir que la jeune fille n’avait rien perdu de sa vivacité d’esprit. De plus, la voir grandir et embellir avait été un véritable plaisir et une frustration perpétuelle mêlés. Elle était devenue une véritable fleur, avec les années, un trésor qu’il ne laisserait certainement pas à un autre.
Sereth attrapa son sceptre, qui ressemblait à une baguette plutôt longue, d’une couleur dorée et noire surmontée par un dragon en argent, la gueule ouverte d’un air menaçant, et se mit à le faire tourner entre ses doigts gantés de noir d’un air distrait, faisant dévier de temps à autre son regard vairon vers le sablier de bronze et de cuivre suspendu au milieu de la salle du trône, un sablier que les Gobelins réunis dans la salle et agglutinés dans les coins regardaient de temps à autre avec excitation, tandis que d’autres fixaient la boule de cristal où l’on voyait toujours Elenor chercher son chemin en lâchant parfois des gloussements dignes d’eux.
Presque deux heures s’étaient écoulées, mais la jeune humaine avançait quand même à une allure acceptable. Reportant son regard sur la boule de cristal, Sereth fronça légèrement les sourcils. Elle ne devait pas prendre de l’avance, il ne pouvait se le permettre, plus par caprice qu’autre chose. S’il voulait mettre toutes les chances de son coté pour qu’à la fin du défi, Elenor soit sienne, il allait devoir lui mettre des bâtons dans les roues.
Sereth se leva en tapotant son sceptre contre son mollet d’un air distrait, un geste qui figea les gobelins présents dans la pièce. Le Roi s’approcha du sablier et se pencha pour observer ce qui se trouvait dessous.
William dormait depuis son arrivée en Underground. Sereth n’avait pas voulu s’embarrasser des cris d’un enfant, trop occupé avec la sœur de ce dernier pour tenter de le calmer. Le bébé était en quelque sorte un bonus. Après tout, Sereth avait eu besoin d’un levier pour attirer Elenor dans son monde… Et de quelque chose pour l’inciter à se dépêcher ! Sinon le jeu ne serait pas si plaisant ! Il dormirait jusqu’à ce qu’il décide que cela suffisait, en tout cas…
Sereth fit soudain volte face et frappa la boule de cristal avec son sceptre, produisant un son très pur qui s’étira dans le temps en résonnant étrangement. Les gobelins se mirent à chuchoter comme eux seuls en avaient le secret, tandis que leur Roi, satisfait du résultat obtenu, quel qu'il soit, se tournait de nouveau vers la salle. Il s’approcha soudain d’un groupe de ses sujets et en saisit un par le col.
- Toi ! , fit-il, Où est Mérandil ?
Le gobelin déglutit difficilement, les épaules raides.
- Euh…, répondit-il d’une voix éraillée, Mé… Mérandil, votre majesté ?
- Oui, abruti ! Pas le dernier crapaulave éclos ! , répliqua Sereth avec irritation.
- Eh bien… Je… Je ne sais pas…
Sereth fronça les sourcils, puis balança l’ignorant en l’air sans plus se préoccuper de lui avant de s’intéresser au suivant qu’il agrippa de la même manière, forçant les autres à se reculer le plus possible contre le mur de pierre dans un concert de piaillements et de ricanements de la part des autres gobelins éparpillés à travers la salle du trône et dans les hauteurs.
- Et toi ? , demanda-t-il, Tu ne sais pas non plus ?
On sentait la menace qui planait dans sa voix et dans ses yeux aux pupilles asymétriques. Aussi le gobelin hocha-t-il la tête presque avec frénésie, peu désireux de finir comme son prédécesseur.
- Ssiiii, votre seigneurie ! , couina-t-il, Il est dans le Verger des Pêches Ecarlates !
- Merci bien.
Sereth le relâcha en laissant tomber au sol, et le soupir de soulagement de sa victime ne lui échappa pas. Il leva fugitivement les yeux au ciel. Pourquoi fallait-il qu’il tombe sur des sujets idiots ? Certains pouvaient être de vraies lumières, tandis que d’autres ne servaient strictement à rien. Enfin, ils restaient quand même de bons espions, très bons même.
Ne désirant pas perdre de temps, le Roi des Gobelins fit apparaître une plume noire d’une torsion du poignet qu’il fit ensuite disparaître presque aussitôt d’un claquement de doigts. Mérandil obéirait à son ordre et saurait quoi faire.
Reportant son regard sur la boule de cristal tandis que les gobelins se moquaient de ceux ayant eu la malchance d’attirer sur eux l’attention du maître du Labyrinthe, Sereth retourna s’affaler sur son trône en rajustant la manche de sa chemise de poète par-dessus son gant, le sceptre sous le bras. Puis il passa une main sur la surface lisse de la boule illuminée.
- Voyons voir si tu seras plus maligne que lui, Elenor…, déclara-t-il en s’installant encore plus confortablement avant d’éclater de rire.
Il fut bientôt imité par sa cour pour le moins infernale.
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeSam 7 Sep - 17:58

La suite!Evil or Very Mad Ou je fait un maleur (et oui je suis une grande amatrice de fromage XD)
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeLun 9 Sep - 13:28

Chap. 8

  Si il y avait bien une chose qu’Elenor n’appréciait pas, c’était d’être observée. Or, c’était exactement ce qu’elle ressentait avec tous ces fichus yeux sur les murs ! C’était vraiment un truc qui lui envoyait des frissons dans l’échine, aussi accéléra-t-elle le pas, essayant néanmoins de garder le peu qu’elle voyait du château en face d’elle. Et ce n’était franchement pas facile, puisqu’elle tombait régulièrement sur des culs de sac, la forçant à faire demi-tour pour prendre un autre chemin. Il y avait longtemps qu’elle avait abandonné l’idée de pouvoir peut être retrouver son chemin, car les murs se ressemblaient absolument tous, de même que les yeux gravés dedans, et que les plantes poussaient de manière totalement aléatoire. Ce dernier point aurait pu l’aider, mais elle avait appris à s’éloigner de ces végétaux, car l’odeur qu’il dégageait lui faisait tourner la tête et faire un peu n’importe quoi si elle restait près d’eux trop longtemps.

- Est-ce que si j’avais eu une craie, ou un feutre, ou n’importe quoi me permettant de faire des marques, ca m’aurait aidé ? , se demanda-t-elle à voix haute.

  Elle n’avait pas la réponse, même si elle se doutait de ce qu’elle aurait pu être dans le cas contraire, mais le simple fait d’entendre sa propre voix était en quelque sorte rassurant, dans ce silence constant et cette solitude qui lui pesait de plus en plus. Plus de deux heures venaient de s’écouler, et elle avait encore une fois l’impression de tourner en rond, même si le succès qu’elle avait remporté sur la première partie du labyrinthe l’avait quelque peu requinquée. Cependant, elle se doutait bien que le plus simple venait d’abord, et que les difficultés iraient crescendo au fur et à mesure qu’elle progresserait… Sauf que là, elle n’allait nulle part pour l’instant !
 Elenor scrutait chaque recoin qu’elle pouvait trouver, espérant que la poussière de fée serait à même de l’aider, mais visiblement, les sortilèges n’étaient pas nombreux ici non plus. Refusant de se laisser décourager, la jeune fille continuait pourtant, tentant de trouver tant bien que mal des repères sur lesquels s’appuyer.
  Un moment, cependant, elle tourna sur sa droite, pour déboucher sur une impasse une fois encore. Levant les yeux au ciel, Elenor ressortit et voulut reprendre le chemin qu’elle avait emprunté en sens inverse, avant de s’arrêter, interloquée.
 Elle était pratiquement sure qu’il y avait trois passages lorsqu’elle s’était aventurée de ce coté du dédale, quelques minutes plus tôt, seulement…
  Alors pourquoi n’en restait-il qu’un seul ?
  Avec horreur, la jeune fille se rendit compte que le labyrinthe changeait constamment, se modifiant au fur et à mesure de sa progression, comme si le lieu lui-même souhaitait qu’elle se perde encore davantage. De frustration, encore, Elenor se retourna et donna une série de coups de pieds bienfaiteurs au mur le plus proche, accélérant le clignement de l’œil qui y était gravé.
  Elenor le fusilla du regard en lui faisant un geste très éloquent, puis lâcha la bordée de jurons la plus colorée qu’elle ait jamais prononcée. Enfin, vidée, elle plaqua ses mains et son front contre le mur avec brusquerie, tandis que l’œil au dessus d’elle se fermait comme lorsque quelqu’un riait.
 Ce n’était vraiment pas juste !

- Aïe !

  Surprise, la jeune fille porta la main à l’arrière de son crâne en grimaçant de douleur, puis se retourna, étonnée. Quelque chose tomba de ses cheveux droit dans sa main et elle se rendit compte qu’il s’agissait d’un caillou, plus petit qu’une phalange, mais qui était responsable des élancements douloureux qui lui prenaient à présent la tête.
  Mais pour qu’un gravillon pareil la fasse souffrir, il fallait que quelqu’un l’eut lancé…

- Qui est là ? , appela-t-elle en tournant sur elle.

  Pas de réponse.
  Levant les yeux vers les hauteurs, Elenor tenta de voir celui qui la prenait pour cible, mais rien ne vint troubler la paix du lieu. Il devait s’agir d’un accident… A moins que le fait qu’un simple morceau de caillou tombant du mur face aussi mal !
  Néanmoins, la jeune fille se rendit vite compte qu’elle ne s’était pas trompée, lorsqu’un caillou plus gros vint percuter les murs d’un nouveau passage non loin. Elenor haussa les sourcils. Soit on avait décidé de la considérer comme une cible pour un concours de lancer de pierres, ce qui entraînerait dans ce cas là des morts parce qu’elle n’appréciait absolument pas la blague, soit…
  Elle se redressa d’un bond lorsqu’une seconde pierre rejoignit la première dans le passage, commençant à comprendre.
  On avait d’abord attiré son attention…
  Et maintenant on lui montrait le chemin ! Du moins, c’était ce qu’Elenor espérait. Quoi qu’il en soit, deux pierres tombant au même endroit à des moments d’intervalles n’était pas un accident. Priant pour ne pas recevoir de caillou dans la figure, la jeune fille s’engouffra prudemment dans le passage, pour déboucher à un nouveau croisement qu’elle ne connaissait pas.

- OK… J’ai suivi des cailloux, lâcha-t-elle pour elle-même, … Et maintenant ?

  Il n’y eut pas de réponse parlée, mais une nouvelle pierre, lancée dans le deuxième couloir, lui donna la solution. Puisqu’il n’y avait pas de chemin particulier à suivre, autant emprunter celui là !
  Aussi, à chaque fois qu’Elenor arrivait à un nouveau croisement, un caillou ou un morceau de rocaille lui indiquait quelle route prendre ensuite. Celui ou celle qui la guidait utilisait sûrement des pierres venant des murs, au vu de la couleur, ce qui, en un sens, était assez ironique. La jeune fille ne savait pas trop où cela allait la conduire, mais c’était mieux que rien. Peu à peu, en effet, elle constatait des changements autour d’elle. Les plantes grimpantes à l’odeur étrange se faisaient plus rares et finirent par ne plus pousser, les murs devinrent plus fins et les yeux disparurent un par un. Même les pierres qui lui indiquaient le chemin étaient de moins en moins jetées. Bientôt, il n’y en eut plus du tout, ce qui voulait dire qu’elle était proche du but : le château était plus visible qu’auparavant, et il lui semblait également plus proche, une vision qui rasséréna quelque peu la jeune fille. Elle aurait bien aimé remercier celui ou celle qui l’avait aidé, quand même… A moins que tout ceci n’ait été qu’une énorme farce, ou un piège.
  Au point où elle en était, de toute façon…
  Elenor continua son chemin, et arriva éventuellement à une dernière courte ligne droite, qui débouchait sur une petite porte en bois.
  Mais devant la porte en bois…
  Elenor se figea, le souffle coupé, lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle avait réellement face à elle.
  Une licorne.
  Elle était fine, tout en muscles noueux, et devait lui arriver à peu près à l’épaule au niveau du garrot. La robe d’un blanc éclatant, ses paturons étaient teintés de rouge, comme si elle avait pataugé dans du sang, au dessus de ses sabots noirs et fendus. Elle avait également une queue de lion dont les poils au bout étaient également rouges, de même que la barbiche sur son menton et une corne spiralée d’une couleur indéfinissable au milieu du front.
  Pétrifiée, Elenor ne savait pas vraiment quoi faire. La licorne se trouvait juste devant la porte et n’avait pas l’air d’avoir l’intention de bouger, la fixant de ses yeux noirs et luisants, attendant sans doute de voir quel serait son prochain geste. On aurait dit qu’elle s’était placée là rien que pour la voir, comme si elle savait qu’elle passerait obligatoirement par ici.
Elenor prit son courage à deux mains et s’avança avec prudence. Fermement campée sur ses quatre membres, la licorne la regardait approcher, se contentant de remuer la queue de temps à autre et de droite à gauche. Finalement, la jeune fille s’arrêta, estimant qu’elle était assez près de la corne tranchante à son goût, mais la bête fantastique secoua la tête, ouvrit la bouche et hennit :

- Approche toi donc, humaine ! Ou fais demi-tour ! Je n’apprécie que moyennement de voir des gens traîner sur mon chemin !

  Elle avait une voix mélodieuse, bien qu’indubitablement masculine, qui surpris Elenor. Cependant, après quelques instants d’hésitation, cette dernière s’approcha un peu plus avant de ne plus bouger, fermement décidée à rester là où elle se trouvait.
  La licorne renâcla.

- Me craindrais tu au point de ne vouloir approcher plus encore, humaine ?

- Je ne vous fais pas confiance, répondit Elenor d’une voix qui, à sa grande fierté, ne tremblait pas.

  On aurait dit que l’animal riait.

- Ta franchise t’honore. J’en ai connu peu des comme toi. Cependant, ne m’insulte pas, je te prie.

  Elenor était surprise par la politesse de la licorne. Son ton était calme, sans note méprisante ou condescendante. On aurait dit qu’elle parlait à une égale, ou qu’elle conversait tout simplement. Mais la jeune fille n’était pas dupe.

- Je ne vous insulte pas, déclara-t-elle en espérant paraître aussi courtoise que possible, Je vous exprime simplement les raisons de mon comportement.

  La licorne ne bougeait pas, tapant de temps à autre du sabot comme si une mouche invisible l’importunait, mais c’était tout. Elenor devina qu’elle attendait qu’elle continue à s’expliquer.

- Je… Je voudrais passer par cette porte, pourriez vous… me laisser passer ? , demanda-t-elle à tout hasard.

- Je pourrais, acquiesça la bête en hochant la tête.

  Mais elle ne bougeait pas.

- Alors… Est-ce que je peux passer ?

- Tu pourrais.

  Elenor n’arrivait pas vraiment à comprendre. La licorne lui disait qu’elle pouvait passer, mais ne bougeait pourtant pas, et elle n’osait toujours pas s’approcher pour la contourner.
  A moins que… Oui ! Les mots étaient puissants, ici ! C’était juste une question de formulation !

-  Comment pourrais-je faire pour accéder à la porte ? , fit-elle.

  La licorne remua de la queue et secoua la tête de haut en bas.

- Pour passer, il faut répondre à trois énigmes en une fois et en un temps imparti. La première te permettra de gagner ta vie, et tu pourras alors faire demi-tour pour tenter de trouver un autre chemin si tu abandonnes après cela. La seconde te permettra de pouvoir me poser la question de ton choix, tant qu’elle me concerne. La troisième, enfin, t’autorisera à accéder à la porte.

  Un jeu d’énigmes. Aïe ! Elenor avait déjà réussi à trouver la solution à quelques unes d’entre elles, autrefois, mais elle n’avait jamais été la plus douée. Laura arrivait toujours mieux à les résoudre qu’elle. Mais elle n’avait pas le choix.

- Et… si la réponse est fausse ? , souffla-t-elle.

- Alors c’est la mort.

  Pfiou ! Elenor se mordit la lèvre. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? Elle n’avait pas le loisir de pouvoir chercher une autre sortie, si tant est qu’il en existe une autre.

- J’accepte, déclara la jeune fille en songeant au temps qui lui restait.

  Pourquoi avait-elle l’impression que la licorne était satisfaite de sa réponse ? Elle s’avança d’un pas, comme si elle souhaitait exécuter une révérence, puis hennit :

- Alors écoute bien, car voici ma première énigme :

Je suis blanc quand tu m’utilises et je disparais quand tu m'oublies. Qui suis-je ?

- Tu as une minute.

  Elenor grimaça. Elle avait naïvement espéré avoir affaire avec une énigme qu’elle aurait eu la chance d’avoir déjà entendu. Peine perdue. Sans perdre de temps, elle se mit à réfléchir, se mordillant les lèvres tandis qu’elle listait tout ce qui aurait pu concorder.
  Bon, selon elle, il devait s’agir de quelque chose d’évident, une chose à laquelle elle ne penserait pourtant pas immédiatement. En tout cas, on pouvait dire qu’elle commençait fort en matière d’énigme, la licorne !
« Qu’est ce qui est blanc ? Un nuage, le lait, un fantôme, la couleur des couches propres de William… Non, Elenor, concentre toi, pas d’idioties, s’il te plait ! Bon sang, mais qu’est ce qui est blanc, s’utilise et disparais quand on l’oublie ? Ca n’a pas de sens ! »

- trente secondes, chantonna la licorne d’un ton calme.

  Elenor l’entendit, mais tâcha de ne pas y faire attention. Elle rumina dans sa tête ce qui pouvait bien correspondre, mais rien de vraiment satisfaisant ne se présentait. La craie était bien blanche, s’utilisait et disparaissais… Mais pourquoi quand on l’oubliait ? Pourquoi oublier cette chose, d’abord ? Non, il y avait un sens caché à ce mot. C’était plus qu’oublier, c’était… quoi ?

- Quinze secondes.

  Elenor lui tourna le dos, avec l’impression que son cerveau allait exploser, lorsque son regard se posa sur le passage qui menait au dédale qu’elle venait de quitter. Et elle eut alors une illumination. Oui ! Ca pouvait marcher ! Mais après, si c’était la mauvaise réponse, elle était perdue.

- Cinq secondes.

  Tant pis ! Elle n’avait plus le temps ! Elenor se retourna et fit face à la licorne qui avait déjà penché la tête, prête à l’embrocher.

- Le chemin ! Le chemin est la réponse !

  Surprise, la licorne releva la tête et dressa les oreilles en avant.

- Oui ! , continua Elenor, Un chemin est normalement clair dans un paysage pour pouvoir être visible et disparaît dans notre dos une fois qu’il n’est plus emprunté.

  Il y eut un court silence, puis la bête finit par hocher la tête. Elle paraissait sincèrement étonnée qu’Elenor ait pu trouver.

- Tu as la vie sauve et tu peux faire demi-tour si tu le souhaites… Est-ce le cas ? , demanda-t-elle d’un ton docte.

- Non, je continue, déclara Elenor.

  La licorne accepta son choix, puis elle parut comme absente, se balançant d’un sabot à l’autre comme si elle écoutait une musique qu’elle seule pouvait entendre.

- Voici la deuxième énigme, humaine, fit-elle ensuite, écoute bien :

J’ai deux pieds, six jambes, huit bras, deux têtes et un œil. Qui suis-je ?

- Tu as trente secondes.

- Quoi ? Mais avant, c’était une minute !

- Chaque réponse que tu donneras te rapprochera de ton but… Et t’enlèvera du temps de réponse, alors cherche !

  Outrée, Elenor ne put s’en empêcher.

- Vous êtes pire qu’une menteuse !

  La licorne sursauta, ce qui étonna la jeune fille. Quoi ? Etait-elle choquée à ce point ? Elle savait que c’était un mâle, mais elle ne s’était jamais adressée à une licorne avant !
  Mais ce n’était pas ça le problème. L’animal lui-même avait l’air abasourdi, comme s’il n’en croyait pas ses oreilles.

- Qu’est ce qu’il y a ? , finit par demander Elenor.

- … Tu as trouvé la réponse.

  Stupéfaite, Elenor se rendit compte que sa frustration l’avait cette fois ci sortie d’un mauvais pas. Elle n’y croyait pas. Elle… Elle n’avait fait que s’exprimer sous le coup de la colère ! En plus, la réponse, c’était « menteuse » ? Elle était sure qu’elle n’aurait jamais trouvé. C’était un pur coup de chance.
  Qui visiblement ne plaisait pas à la licorne, même si elle ne dit rien.

- Tu as gagné le droit de me poser une question me concernant, grogna-t-elle en regardant ailleurs, Quelle est-elle ?

- Euh… Hum…, balbutia Elenor encore un peu sous le choc, … Est-ce que j’ai le droit d’y réfléchir ?

 La bête eut un mouvement qui rappelait le haussement d’épaules.

- Comme tu voudras, humaine, mais tu n’as que cette chance. Si tu te détournes maintenant, ou que tu réussis à triompher de la dernière énigme pour passer la porte, alors tu ne pourras plus rien me demander. Mais c’est ton choix. Et maintenant, passons à la dernière énigme. Ecoute, car la voici :

Mon premier est seul, mon second est terminé. Mon tout n’a pas de fin. Qui suis-je ?

- Tu as quinze secondes.

  Bon, Elenor se doutait bien que le même coup de chance ne fonctionnerait pas deux fois, aussi tint-elle sa langue et se remit-elle à réfléchir. Mais quinze secondes, c’était quand même franchement court !
  Pourtant, il s’agissait d’une charade. Le premier était seul… le plus simple serait de dire le chiffre un. Quant au second, qui était terminé…
«  Réfléchis calmement, El ! », se morigéna-t-elle, « Ce qui est terminé, ce qui est fini, fini… »
  Mais… !
  …

- As-tu trouvé ? , demanda la licorne.

  Elenor poussa un soupir et se tourna vers elle.

- Serait-ce l’infini ?

  La jeune fille crut vraiment que la licorne allait rester figée pour toujours ainsi, à la fixer comme si elle était une sorte de monstre surdoué. A la fin, elle s’écarta, laissant à Elenor le champ libre pour accéder à la porte. La brune n’en croyait pas ses yeux et regarda de nouveau l’animal qui avait l’air malheureux comme les pierres de ne pas avoir pu tuer quelqu’un avec sa corne.

- Tu m’as vaincue. Va, le chemin est libre pour toi.

  Elenor ne se le fit pas dire deux fois et fut à son objectif en quelques enjambées. Elle posa une main sur la poignée de cuivre, mais avant de la tourner, fit une dernière fois face à la licorne.

- Au fait, j’ai trouvé ma question, lança-t-elle, J’aimerais beaucoup connaître le nom de cette licorne si douée pour poser de telles énigmes. Pourriez vous me le dire ?

  La bête dressa de nouveau les oreilles, pencha la tête sur le coté et remua sa queue.

- Je suis Mérandil.

  Elenor eut un petit sourire.

- Merci, Mérandil.

  Puis elle s’engouffra dans l’inconnu sous le nez ébahi de la licorne… et le sol disparut soudainement sous ses pieds, l’engloutissant dans les ténèbres.[/left]
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeLun 9 Sep - 18:32

Non!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Revient!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!(elle est a fond dedans XD)
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeLun 9 Sep - 19:51

Ha ha ! X333 Contente que cette histoire te plaise ! La suite sera pour bientôt...
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 10 Sep - 4:57

J'adore ton histoire!!!!!!!
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MessageSujet: Re: Les énigmes des Mondes Mystérieux   Les énigmes des Mondes Mystérieux Icon_minitimeMar 10 Sep - 12:39

Merci !
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